La lutte contre les maladies professionnelles s'intensifie

Ils sont souvent les parents pauvres des politiques sociales. Mais cette fois, les salariés des petites entreprises et les plus précaires sont clairement visés par le deuxième plan santé au travail 2010-2014 présenté vendredi par le ministre du Travail, Xavier Darcos. Proposé au Conseil d'orientation des conditions de travail (Coct) réuni hier, le plan vise à stabiliser le nombre des maladies professionnelles (plus de 45.000 en 2008 contre 15.000 à 20.000 par an à la fin du XXe siècle) et à réduire de 25 % le nombre des accidents du travail, qui stagne à environ 700.000 par an, dont plus de 44.000 accidents graves.La plan santé au travail, nouvelle formule, « se caractérise par la volonté d'accentuer fortement l'amélioration des conditions de travail, notamment pour les entreprises de moins de 200 salariés, pour les travailleurs fragilisés en raison de leurs conditions de travail (intérim, sous-traitance, etc.) ou encore face à des risques émergents ou des mutations technologiques ». Il entend également renforcer l'accompagnement des entreprises dans les actions de prévention, tout particulièrement celles de 11 à 49 salariés, souvent dépourvues de représentation du personnel.Troubles musculo-squelettiquesIl s'agit notamment de développer une politique de prévention active contre un certain nombre de risques, en particulier les risques psychosociaux (stress, etc.), le risque chimique (pouvant provoquer notamment des cancers professionnels) et les troubles musculo-squelettiques (TMS), qui représentaient 73 % des maladies professionnelles en 2006. « La lutte contre les risques psychosociaux s'appuiera notamment sur les actions engagées depuis octobre grâce au plan d'urgence contre le stress au travail, qui incite les entreprises de plus de 1.000 salariés à entamer des négociations sur le stress avant le 1er février », a précisé Xavier Darcos devant le Coct. Un bilan est prévu à la mi-février.Le plan santé au travail 2, qui sera adopté en mars, s'adresse donc prioritairement à certains publics, comme les sous-traitants, souvent les plus exposés aux risques professionnels, et les seniors, notamment pour leur permettre de se maintenir plus longtemps dans leur activité professionnelle. Les salariés du bâtiment, du secteur agricole et forestier ou les services à la personne seront également prioritaires. Pour renforcer la prévention dans les petites entreprises, le ministre du Travail mise sur une meilleure information et l'obligation de mettre en place pour chacune d'entre elles un « document unique d'évaluation des risques ».Rien de véritablement nouveau dans cette dernière annonce, puisque cette obligation existe déjà mais est peu ou mal appliquée.
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