Hébergé en France, WikiLeaks cible du gouvernement

François Fillon est en guerre contre WikiLeaks. Le Premier ministre voit dans les révélations du site « du vol et du recel de vol », deux délits « condamnables ». François Fillon rejoint Éric Besson qui a souhaité publiquement que le site ne soit plus hébergé en France. Mais le souhait du nouveau ministre de l'Économie numérique, qui attend cette semaine du Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) un rapport, aura du mal à être exaucé. Car, selon la loi sur l'économie numérique de 2004 (LCEN), seule une décision de justice peut obliger un hébergeur à retirer un contenu jugé illicite. Pour le moment, son hébergeur français, OVH n'a reçu « aucune notification » demandant le retrait de WikiLeaks. Son précédent prestataire, Octopuce non plus. Le CGIET va avoir du mal à déclarer le contenu de WikiLeaks illicite, dans la mesure où il n'est ni pédophile, ni raciste, et n'enfreint pas le droit d'auteur. Chez Besson, on voulait évoquer la « classification » des cables américains pour déterminer leur illégalité. Selon les juristes, elle ne s'applique pas aux documents étrangers. WikiLeaks est arrivé en France il y a deux mois. «WikiLeaks est venu nous voir une semaine avant la publication des documents irakiens le 22 octobre », indique Benjamin Sonntag, gérant d'Octopuce, qui héberge aussi Mediapart, Bakchich ou le Monde diplomatique. C'est après la sortie des cables américains que WikiLeaks a migré chez OVH, hébergeur roubaisien. « Le dimanche de la publication des cables à 18 heures 30, nous avons affronté des attaques, que nous avons pu enrayées. Le mardi suivant, le niveau d'attaque était tel, que je suis allé louer des serveurs chez un prestataire plus dimensionné », indique Benjamin Sonntag, qui précise que les documents irakiens n'avaient pas généré d'attaques informatiques. OVH a demandé au tribunal si WikiLeaks était légal. Ce dernier a jugé nécessaire un débat contradictoire. Sandrine C
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