Les salariés demeurent inégaux face à la santé au travail

Plus que leur hygiène de vie, leur environnement personnel ou leur condition psychologique, le travail est, pour une majorité de salariés, la première explication de leur état de santé. Tel est le principal enseignement d'une enquête menée par le groupe de prévoyance Malakoff-Médéric auprès de 3.500 salariés du secteur privé. Or, beaucoup d'entre eux estiment que leur employeur ne prend pas suffisamment en compte cet enjeu. Le reproche est particulièrement sensible dans l'industrie. Si, dans ce secteur, 79 % des personnes interrogées jugent que la «sécurité» est une priorité de leur entreprise, ils ne sont que 48 % ? contre 51 % pour la moyenne nationale ? à estimer que le « bien être » est pris en compte. Tous secteurs confondus, plus de la moitié des salariés souhaiteraient « être aidés à faire de l'exercice », à « mieux entretenir leur santé » ou « être mieux dépistés ». « C'est une véritable nouveauté sur le rôle de l'entreprise, même si cela ne doit être mis en place que sur la base du volontariat et encadré par les partenaires sociaux », souligne Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff-Médéric. Un exercice délicatPour les entreprises, l'exercice s'annonce délicat. L'enquête révèle, en effet, de très fortes disparités entre salariés en matière de santé. Premier élément clivant, le sexe. Les femmes sont plus sensibles à des maux comme les douleurs fréquentes au dos, les troubles du sommeil ou à des facteurs psychologiques. Les hommes sont plus exposés à des problèmes de santé liés à leurs habitudes de vie, comme la consommation hebdomadaire d'alcool, un indice de masse corporel trop élevé ou un déficit en matière de prévention. Mais c'est surtout sur le plan régional que les différences sont les plus marquées. Sans surprise, dans le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine, deux zones de tradition industrielle, les salariés sont très sensibles à la pénibilité physique de leur travail. A contrario, en Midi-Pyrénées ou en Provence-Alpes-Côte d'Azur, les personnes interrogées se disent plus exposées à des agressions et des insultes ou à des pressions psychologiques. Dans ces deux zones, la forte part du tourisme et du commerce dans l'économie implique, en effet, un contact accru avec des clients. A ces disparités s'ajoutent celles liées aux mauvaises habitudes alimentaires ? avec un risque très élevé en Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais et Lorraine ? et au manque d'activité physique, sensible partout sauf en région parisienne. Autant d'éléments que les employeurs devront, demain, prendre en compte s'ils veulent améliorer leur politique de prévention en matière de santé. Agnès Laurent
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