Il n'est jamais aisé de transposer sur scène l'univers d'un dessin animé. La ringardise et le kitsch guettent. Aussi, lorsqu'il s'est agi de donner corps à Scooby-Doo, le chien le plus poltron de la création qui triomphe en cartoon depuis quarante ans, on a eu très peur. Contre toute attente, c'est au final une réussite.La faute à Rémy Caccia dont la mise en scène est irréprochable. Pas de temps mort, ici. Le rythme reste soutenu tout au long des 90 minutes que dure le spectacle. Idem pour le casting, très bien choisi. Les acteurs, habilement grimés et habillés, correspondent tout à fait aux personnages du dessin animé et s'en donnent à c?ur joie sur scène. D'autant que la pièce offre un festival de gags, de jeux de mots, et donne lieu à plusieurs niveaux de lecture. Enthousiastes, les petits tentent de résoudre l'énigme proposée : qui se cachent derrière ces pirates fantômes qui pourrissent la vie de la joyeuse bande en vacances sur une île paradisiaque ? Les plus grands apprécient les dialogues pleins de sous-entendus, comme dans les meilleurs dessins animés américains. Les machos, notamment, en prennent pour leur grade. Et que dire de ces trouvailles hilarantes, comme l'apparition du tenancier d'auberge d'origine allemande, dénommé Otto, qui s'avère être un quasi-clone de? Karl Lagerfeld. Enfin, enfants et adultes ne peuvent qu'apprécier la bande-son (signée par Simple Plan, Superbus et Liane Foly notamment) et la chorégraphie. Très pop et rock. Tel ce ballet de fantômes, carrément inspiré du clip « Thriller » de Michael Jackson. Ou encore, « la Chanson d'Otto ». Un tube de cours de récré, assurément.Jean-Christophe Chanut

latribune.fr

07 Jan 2010, 23:52

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