La nouvelle ère de la mode équitable

Au Natural Beauty Summit, qui a réuni deux cents participants et trente-cinq experts internationaux fin novembre, le verdict est tombé sans appel. La beauté verte doit entrer dans une nouvelle ère. « Désormais, les marques ne peuvent se contenter d'avoir pour seul concept le fait d'être bio ou naturel, explique l'organisateur, David Bondi. Portées par le marketing de la peur, elles ont trop longtemps privilégié une communication négative, essentiellement basée sur ce que les produits ne contenaient pas, laissant ainsi la place à la perception d'un produit ?neutre?, peu ou pas efficace. »Désormais, il est impératif d'être transparent ? à l'image de ce qu'avait fait Weleda France dès 2008 en publiant son rapport environnement ? et de communiquer aux consommateurs que les marques de cosmétique bio garantissent l'utilisation de matières premières écologiques (ou recyclées) à tous les niveaux de la chaîne de fabrication. Entreprises citoyennesAinsi, à l'institut du Dr Hauschka (39, rue de Charonne, Paris XIe) qui a ouvert ses portes il y a un an, l'isolation a été réalisée à partir de panneaux de fibres de bois et de laine de chanvre ; les peintures et les lasures sont naturelles et sans solvant. Les marques doivent également s'engager à fonctionner de manière « citoyenne » (par exemple, en limitant les transports), et collaborer avec des petits producteurs.De plus, si le tout doit être bio, certes, il se doit d'être stylé en prime. Tandis que la marque Yves Rocher ? du nom de son fondateur récemment disparu ? s'emploie à revisiter ses packagings, offrant ainsi une nouvelle énergie à l'enseigne (favorisant les écorecharges) ; Kiehl's, l'entreprise « citoyenne », fait appel à l'artiste new-yorkais Kaws pour customiser l'étiquette de sa célèbre crème de corps.Côté mode, même tendance. Les marques s'éloignent progressivement des égarements baba cool pour tendre vers de jolies surprises. Monoprix ? engagé depuis près de vingt ans dans le développement durable ? réalise, depuis 2003, des basiques permanents, en coton biologique et équitable. De nombreuses pièces (près de 150 références en 2008) sont garanties sans substance polluante ou allergène. Plus branchée, la boutique Colette s'associe depuis plusieurs saisons au projet Leny ? qui s'engage en faveur de l'environnement ? en laissant carte blanche à divers créateurs. Loin des opérations clin d'?il, la marque Kami réalise quant à elle une séduisante collection de prêt-à-porter, organique dans sa totalité ; c'est-à-dire qui n'utilise que des matières bio et certifiées. Au programme ? Des manteaux « oversized », des tailleurs masculins-féminins et des robes prince-de-galles (à manches ballons) en laine, alpaga ou « lenpur » (pulpe de pin blanc du Canada). Une réussite pas tout à fait due au hasard, quand on sait que le styliste, Jérôme L'Huillier, a fait ses armes auprès des plus grands : Givenchy et Balmain en tête. Julie André et Isabelle Lefort
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