Rebond des profits pour les sociétés de gestion en 2010

Malgré une hausse des encours mondiaux de 14% à 29.000 milliards de dollars, grâce notamment à un effet marché positif, les revenus et les profits de l'industrie de la gestion d'actifs ont encore baissé en 2009. C'est ce qui ressort de la 12e étude mondiale sur la gestion d'actifs du cabinet McKinsey publiée ce mardi. La crise a rappelé aux professionnels que la gestion d'actifs pouvait être une activité risquée, consommatrice de fonds propres et non rentable. La consolidation du secteur l'a démontré.En Europe, les revenus et profits ont respectivement reculé de 6,25% et 13,3%, et de 13,3% et 38,9% aux États-Unis. « Cela est dû à une baisse des encours moyens gérés combiné à un mix produit défavorable, c'est-à-dire à un poids accru de fonds à faible marge  », explique Pierre-Ignace Bernard, directeur associé de McKinsey en France. Ce qui s'est traduit par une baisse des revenus nets passant de 32,6 points de base (pb) des actifs à 31,6 pb en 2009 en Europe. Par conséquent, les marges en Europe ont chuté à 9,6 pb des actifs sous gestion, retrouvant des niveaux de 2002. Dans le même temps, les coefficients d'exploitation ont augmenté en Europe, passant de 67% en 2008 à 70% en 2009. D'importantes réductions de coûts ont pourtant eu lieu, « mais les ajustements de coûts ne se sont pas réalisés au même rythme que ceux des encours moyens », indique le consultant. Pour 2010, l'industrie devrait renouer avec la hausse moyenne des encours et donc des profits et des revenus. En Europe, elle devrait être respectivement de +9% et +24%, et de +13% et +27% aux États-Unis. « Nous ne retrouverons pas pour autant les niveaux d'avant-crise, prévient Pierre-Ignace Bernard. Pour rappel, en 1999 et 2000, les marges de l'industrie européenne représentaient respectivement 25 pb et 23,5 pb des encours, et encore près de 17 pb en 2007. » Nouveaux épargnantsCela pousse certains acteurs, notamment les banques, à s'interroger sur l'intérêt d'être présent ou pas dans cette industrie devenue moins attractive. Mais sur long terme, les perspectives sont favorables, cette industrie ayant mieux résisté que d'autres secteurs de la finance. Pour Pierre-Ignace Bernard, « le vieillissement démographique dans les pays développés, l'apparition de nouveaux épargnants dans les pays émergents sont des facteurs de croissance de long terme ». Et de suggérer : « Dans un environnement volatil, les acteurs devraient regarder les opportunités ouvertes par les changements réglementaires. Ils devront aussi proposer des solutions d'investissement en partant d'une compréhension fine des besoins des investisseurs, et allouer de façon dynamique leurs ressources en ciblant en amont les poches de croissance. » Cela passe par un renforcement des équipes commerciales et marketing. T. S.
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