2012 : la bataille de l'emploi et du pouvoir d'achat est engagée

Les caisses sont vides, le gouvernement le sait. Mais les Français, secoués par la récession, ne veulent pas passer à côté de la reprise qui se dessine. Or, le retour de l'inflation - elle a atteint 2,8 % dans la zone euro - grignote un peu plus le pouvoir d'achat des ménages. Dans les entreprises, même une fois passée la période des négociations annuelles obligatoires, les conflits salariaux se sont multipliés ces dernières semaines comme en témoignent les récents mouvements chez Carrefour, Toyota, Ferrero ou Camaïeuml;eu. Passé en arrière-plan durant la crise, le pouvoir d'achat « sera le grand thème de 2012 », prédit donc François Hollande, l'un des candidats socialistes à la primaire. L'exécutif en a bien pris conscience et a allumé un contre-feu avec la « prime Sarkozy », dont le principe est d'obliger les entreprises de plus de 50 salariés qui augmentent leurs dividendes à négocier une prime avec les syndicats. La mesure - qui mécontente le patronat et déçoit les syndicats qui préféreraient une hausse des salaires et d'abord du Smic - risque de faire nombre de déçus. Même si le gouvernement assure que potentiellement 40.000 entreprises et plus de 8 millions de salariés pourraient en bénéficier. Car seulement 41 % des entreprises comptant plus de 5.000 salariés versent des dividendes. Le ratio tombe même à 16,4 % au sein des PME de 50 à 250 salariés.Face à ce casse-tête - comment lutter contre le chômage et augmenter le pouvoir d'achat - le Conseil d'analyse économique (CAE), qui travaille pour les gouvernements, propose une solution à l'allemande avec des concessions sur le temps de travail et les salaires pour protéger l'emploi.Les partis politiques mitonnent eux aussi leurs propositions dans le cadre de la campagne pour la présidentielle de 2012 avec un net clivage droite-gauche. Si le PS tourne le dos à une mesure comme le Smic à 1.500 euros qui figurait dans le programme de Ségolène Royal en 2007, il renoue avec son goût pour les emplois aidés. L'UMP de Jean-François Copé choisit, elle, de faire la cour aux PME en les plaçant au coeur du projet économique pour 2012. Le parti majoritaire cherche ainsi à reconquérir un électorat désarçonné par la prime Sarkozy.
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