Suez contraint de jouer les prolongations sur Electrabel

Je ne suis qu'un caillou dans la mare, mais j'espère faire des vagues", affirmait Philippe Delville, actionnaire minoritaire de Suez et d'Electrabel, fin août. Il semblerait qu'il ait bel et bien réussi à empoisonner la vie de Suez. Hier, quelques dizaines de minutes avant la clôture de l'offre prévue à 16 heures, la présidente du tribunal de commerce de Bruxelles a demandé la prolongation de l'offre publique d'achat de Suez sur Electrabel. Le but ? Avoir le temps d'étudier la requête de Philippe Delville, qui demande la suspension de l'offre publique de Suez sur Electrabel. "Conflit de loyauté." Selon lui, les administrateurs d'Electrabel seraient en plein "conflit de loyauté" vis-à-vis des actionnaires du groupe, notamment ceux qui sont liés à Suez et qui "votent contractuellement de concert avec Suez". Ces administrateurs auraient donc dû, selon lui, se retirer au moment du vote d'approbation de l'OPA. Plus tôt dans la journée, la cour d'appel de Bruxelles avait rejeté une action en justice, introduite par un autre actionnaire minoritaire, Erik Geenen. Pour Suez aujourd'hui, l'implication est faible. L'offre est prolongée de deux jours. Les actionnaires pourraient profiter de ce délai supplémentaire pour apporter leurs titres à l'offre. Sauf si la justice en décide autrement. La cour d'appel doit encore se prononcer d'ici à la fin de la semaine sur deux autres requêtes, l'une en provenance du syndicaliste FGTB et l'autre d'un minoritaire, Benito Francesconi. Par ailleurs, l'argument du conflit d'intérêts a déjà été invoqué en 1999, lors de l'OPE de Suez sur Tractebel. Le tribunal de commerce avait dans un premier temps donné raison aux minoritaires. Mais la cour d'appel avait réformé ce jugement et conclu à l'absence de conflit d'intérêts.Déjà actionnaire en 1999 de Tractebel, Philippe Delville s'estime lésé par l'OPE de Suez. Depuis, il fait feu de tout bois et a déjà intenté seize procès au cours des sept dernières années. En vain ! Il a toujours été débouté. Il est surtout connu des petits actionnaires de Suez pour monopoliser outrageusement la parole tous les ans à l'assemblée générale. Cette année encore, Gérard Mestrallet a dû répondre à cinquante-huit questions écrites qu'il avait envoyées. Il semble toutefois peu soucieux des réponses, prêt à accepter des contreparties financières en échange de son silence. Contre toute attente, la semaine dernière, il a réussi à faire renvoyer pour diffamation devant le tribunal correctionnel Jean-Pierre Hansen, le numéro un d'Electrabel, sous le mobile qu'en 2003, lors de l'AG, ce dernier avait refusé de répondre à certaines questions de Philippe Delville, et avait alors tenu des propos "méchamment diffamatoires".L. B. et G. P., à Bruxelle
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