Le gouvernement veut réformer l'orientation des lycéens

C'est l'un des maillons faibles du système éducatif. L'orientation, parce qu'elle accroît les inégalités en privilégiant les familles les mieux informées, est souvent source de mauvais départ dans les études et, dès lors, dans la vie professionnelle. Un état des lieux dressé depuis le début de l'année par de nombreux travaux, à commencer par ceux du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) ? repris depuis par les rapports Apparu et Descoings sur la réforme du lycée ? et le livre vert de Martin Hirsch, le haut-commissaire à la Jeunesse.Cette semaine, c'était au tour du délégué interministériel à l'orientation, Bernard Saint-Girons, de remettre aux ministres de l'Enseignement supérieur et de l'Éducation nationale son rapport sur l'orientation active. Objectif, améliorer la « transition du lycée vers l'enseignement supérieur ».À l'heure où les nouveaux bacheliers sont censés avoir achevé leurs inscriptions dans le supérieur, ce rapport tombe à pic. D'autant plus que, cumulée aux reports en septembre des inscriptions dans les établissements touchés par le mouvement universitaire, la généralisation de la nouvelle procédure de préinscription sur Internet, « Admission post-bac » (APB), n'a pas été exempte de « couacs ». Ce que l'Unef (principale organisation étudiante) n'a d'ailleurs pas manqué de souligner une nouvelle fois, jugeant la procédure « complexe et rigide ».période charnièreEn se focalisant sur la « charnière » entre le lycée et le supérieur, le rapport Saint-Girons vise à faire du lycée un « véritable cycle d'orientation », en préconisant d'établir un pont entre ces deux étapes. « Le lycée ne doit pas seulement viser le baccalauréat, mais aussi anticiper l'au-delà du bac », préconise l'ancien recteur, qui estime que le processus d'orientation active doit être effectif dès la classe de première : « Il est de la responsabilité des académies et des universités de coordonner leurs actions d'information, notamment en matière de filières, mais aussi de perspectives d'insertion professionnelle. » Quant à la terminale, elle doit être dévolue à la demande et à la délivrance de conseils au premier trimestre, afin que l'élève soit suffisamment outillé au deuxième trimestre pour émettre ses v?ux. L'information, elle, devra être généralisée à l'ensemble des filières (sélectives comme les BTS, en alternance?). Ces propositions ont eu un écho positif dans les ministères, puisque les élèves de première pourraient bénéficier de mesures en matière d'information dès la rentrée 2009. Une manière d'anticiper la réforme du lycée, qui doit entrer en vigueur en septembre 2010, et dont « l'orientation sera l'un des points forts », confirme-t-on dans l'entourage de Luc Chatel, évoquant la nécessité de former aussi les enseignants à cette fin.Si le ministre de l'Éducation sera le pivot de la réforme, la tâche sera largement partagée avec Valérie Pécresse, Martin Hirsch mais aussi Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi, à l'heure où l'idée de l'orientation tout au long de l'existence fait son chemin. Le projet de loi relatif à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie doit d'ailleurs être examiné à la rentrée par le Sénat.
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