Lloyds Banking Group échoue à garantir ses actifs toxiques

C'est un double coup dur. Pour Lloyds Banking Group (LBG) et pour le gouvernement britannique. Malgré des discussions de dernières minutes, tard dans la nuit de jeudi à vendredi, aucun accord n'a été trouvé concernant le plan de garantie des actifs toxiques de Lloyds, alors qu'un accord avait été trouvé avec RBS la veille, portant sur 352 milliards de livres d'actifs. Alors que LBG a annoncé hier une perte avant impôts pour 2008 de 10,8 milliards de livres (12,1 milliards d'euros), et prévient qu'elle accusera une perte sur l'ensemble de 2009, l'absence de garantie du gouvernement rend les investisseurs nerveux : l'action de Lloyds a perdu 22 % hier.Certes, le Trésor britannique comme la banque affirment que les négociations sont « à un stade avanc頻. Victor Blank, le président de LBG, ajoute que les grandes lignes du plan lui semblent bonnes : « Le plan de garantie est sensé, puisqu'il permettrait de libérer du capital et que nous désirons prêter plus. »silence sur le désaccord Pourquoi, contrairement à RBS, aucun accord n'a-t-il pu être trouvé ? Les dirigeants de LBG ne répondent pas, même s'ils laissent entendre qu'une annonce pourrait arriver sans tarder. Une des hypothèses est que les frais imposés par l'État à la banque sont trop élevés. Autre possibilité : LBG ne veut pas que le gouvernement augmente trop sa participation, qui s'élève déjà à 43 %. Selon Alex Potter, analyste à Collins Stewart, un accord similaire à celui de RBS porterait la participation du gouvernement dans LBG à 74 %. L'absence de garantie s'est accompagnée hier de nombreux détails quant à la très mauvaise qualité du portefeuille de HBOS, la banque rachetée par Lloyds, d'où provient l'essentiel des pertes. En particulier, sa division de prêts aux entreprises a affiché une perte de 6,7 milliards de livres. trop de prêts dans le btpAu total, les provisions de cette branche atteignent 12 % de son portefeuille (contre 3 % pour les prêts immobiliers par exemple, pourtant eux aussi très exposés). La banque a notamment trop prêté aux entreprises de BTP et aux promoteurs immobiliers.En achetant HBOS, Lloyds a donc mis la main sur une banque dont les comptes paraissent chaque jour un peu plus mauvais. Mais Eric Daniels, directeur général de LBG, affirme n'avoir aucun regret. Six semaines après l'acquisition officielle, il dit avoir trié les créances douteuses de HBOS et mis une équipe spécialisée en charge des opérations. Il lance aussi un plan de réduction de 16 % de ses coûts, ce qui provoquera plusieurs milliers de suppressions d'emplois.Enfin, l'absence d'un accord entre LBG et le Trésor est aussi un coup dur pour le gouvernement britannique. Son plan de relance de l'économie repose sur l'augmentation des prêts des grandes banques britanniques, afin de combler le vide laissé pour le retrait des banques étrangères et le quasi-gel des marchés de financement. Jeudi, RBS s'est engagé à augmenter de 25 milliards de livres ses prêts aux entreprises et aux particuliers en 2009. La même annonce était attendue de LBG. Si ce n'est pas le cas, la relance britannique risque de se faire attendre.
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