Les Européens du G20 veulent sanctionner les paradis fiscaux

Gordon Brown a finalement cédé. Soucieux de préserver la compétitivité de la City, le Premier ministre britannique souhaitait tout au plus une vague feuille de route concernant la future architecture de la finance internationale, objet du sommet du G20 (ensemble des pays riches et émergents) du 2 avril à Londres. C'était sans compter avec la ténacité d'Angela Merkel qui, pour rapprocher les positions des Européens du G20 (France, Allemagne, Grande-Bretagne et Italie), a convoqué une réunion hier à Berlin. Et Gordon Brown s'est résolu à accepter un plan d'action européen en sept points, concoctés essentiellement par Berlin et Paris. « La confiance n'est pas de retour sur les marchés, il faut la restaurer », a martelé la chancelière allemande. Les fonds spéculatifs et les agences de notation devraient être davantage contrôlés. Mais ici le diable se cache manifestement dans les détails?: le plan européen propose « soit une supervision adaptée soit une régulation », notamment pour les hedge funds. Une formulation laissant une marge de man?uvre aux Britanniques, la plupart des hedge funds siégeant à la City. La volonté de sanctionner les paradis fiscaux est plus largement partagée par les Européens. Or « une nouvelle régulation sans sanction, cela n'existe pas », selon le président français, Nicolas Sarkozy. « Les comportements non coopératifs pour l'échange d'informations sur l'évasion fiscale avec des autorités de supervision seront sanctionnés », énonce le plan européen. Une sévérité qui inquiète la Suisse, que Gordon Brown a même refusé d'inviter au G20 de Londres, selon la presse helvète.signal aux États-UnisLes Européens du G20 se sont tout de même accordés pour dénoncer le protectionnisme. « Nous nous engageons à ce que nos mesures de relance et plans de sauvetages des banques soient mis en ?uvre de façon à réduire au maximum les distorsions à la concurrence », déclarent-ils, exhortant « les autres pays du G20 à faire de même », un clair signal aux États-Unis. Une délégation européenne ira d'ailleurs outre-Atlantique pour « trouver un accord préalable au G20 du 2 avril », a révélé le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi. Enfin, les responsables européens ont abordé les récents développements de la crise financière. Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a indiqué qu'il ne voyait pas « de risque de défaut de paiement pour un pays membre de la zone euro ». Pour Nicolas Sarkozy, « la solidarité est la clé de l'Europe »?: il souligne, comme Juncker, que pour éviter un tel risque de défaut, la responsabilité incombe d'abord à l'État concerné. Une question épineuse qui sera évoquée lors des prochains sommets européens, comme celui prévu dimanche à Bruxelles. n
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