Guadeloupe : Matignon met la pression sur le patronat

On attendait Yves Jégo à 17 heures hier. Mais c'est François Fillon qui s'est exprimé à 15?h?45 sur le dossier guadeloupéen. Comme si, au lendemain de la réunion présidée par Nicolas Sarkozy à l'Élysée, le Premier ministre voulait bien faire comprendre que le dossier était désormais de la compétence de Matignon.C'est d'ailleurs à Matignon que s'est déroulé hier en début d'après-midi le premier comité interministériel de l'outre-mer, en présence de 14 ministres? dont Bernard Kouchner, titulaire des Affaires étrangères? Ce comité a essentiellement préparé les états généraux de l'outre-mer, annoncés jeudi soir par le président de la République, qui les lancera lors d'un déplacement en Guadeloupe en avril. François Fillon fera de même à la Martinique, Michèle Alliot-Marie à la Réunion et Yves Jégo en Guyane.Jeudi prochain, le Premier ministre recevra les élus d'outre-mer, pour examiner avec eux les modifications qu'il est possible d'introduire dans le projet de loi d'orientation sur le développement économique ultramarin. Les conditions pour bénéficier des avantages des futures zones franches devraient ainsi être élargies. Les exonérations de charges sociales pourraient être accordées, même pour les salaires moyens. Le logement intermédiaire serait enfin mieux soutenu par l'État.Mais, dans l'immédiat, le gouvernement suit heure par heure la reprise des négociations entre syndicats et patrons à Pointe-à-Pitre, autour des deux propositions de l'État : l'exonération de charges pour les primes versées par les entreprises aux bas salaires et le versement anticipé du RSA.prudenceDans la matinée d'hier, Yves Jégo, le secrétaire d'État à l'Outre-Mer, estimait qu'il « fallait être très prudent car ce n'est pas parce que la solution est sur la table que l'accord est conclu ». François Fillon a été plus direct encore : « Chacun dans son rôle : si les salaires doivent augmenter en Guadeloupe, c'est de la responsabilité des entreprises. » La pression politique est désormais sur le camp patronal. Et le gouvernement veut visiblement que cela se sache. P. C.
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