Et toujours des parachutes dorés...

chronique des marchésTrois semaines après son élection, Nicolas Sarkozy se faisait fort de défier la « pensée unique » en interdisant les parachutes dorés, taxés de « contraires à l'éthique du capitalisme ». Las?! au moins autant que la pensée unique, les « golden parachutes » ont la vie dure. Face aux réserves du patronat, la loi Tepa d'août 2007 s'est en effet abstenue de proscrire les indemnités de départ pour les mandataires sociaux, se limitant à les assortir de conditions de performance.Sur les 36 sociétés françaises du CAC 40, pas moins de 20 continuent ainsi à prévoir une indemnité de départ, soit 55 % du panier des valeurs de l'indice phare de la Bourse de Paris, selon une étude de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC). Au total, 42 % des dirigeants de l'échantillon sont couverts, avec une pointe à plus de 60 % pour les directeurs généraux, contre moins de 20?% pour les présidents de conseil. Et à deux mois de la date limite, 10?% des sociétés concernées n'ont toujours pas fixé de conditions comme la loi l'exige désormais. Quant au choix des critères, il laisse souvent perplexe. Six sociétés s'appuient sur un seul indicateur, et six autres se contentent de deux, ce qui semble un peu juste pour appréhender la performance globale d'une société. Trois sociétés se laissent même une marge de man?uvre en incluant des indicateurs qualitatifs, plus facilement sujets à interprétation. Et dans dix sociétés, en l'absence de graduation, un écart de performance négligeable peut faire basculer l'indemnité de zéro à plusieurs millions d'euros.La loi Tepa n'ayant visiblement pas suffi à en finir avec la « prime à l'échec », la crise financière a déclenché un nouveau tour de vis en octobre, avec la mise à jour des recommandations Afep-Medef, qui plafonnent les indemnités à deux ans de rémunération fixe et variable. Mais là encore, les sociétés font preuve d'un entrain mesuré. Selon la CNCC, l'indemnité peut toujours dépasser ce plafond pour 30 % des dirigeants du CAC. Même constat au sein du SBF 120?: selon Proxinvest, une société concernée sur cinq n'est pas en conformité avec la loi Tepa, et les deux tiers des indemnités prévues sont hors limites, une sur cinq dépassant même trois ans de rémunération. De nouveaux scandales en perspective? nSur les 36 sociétés françaises du CAC?40, pas moins de 20 continuent à prévoir une indemnité de départ pour leurs principaux dirigeants.
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