Quelques centaines de buralistes ont manifesté hier devant le siège de la Française des Jeux (FDJ) pour protester contre le projet de celle-ci de vendre ses lotos et autres Euro Millions aux caisses des hypermarchés. Jusqu'à maintenant, la FDJ assurait qu'elle ne s'implanterait en grandes surfaces que dans les zones non couvertes par le réseau de proximité des bars, tabacs ou presse. Mais son arrivée cette année sous forme de kiosques à jeux dans 131 zones d'accueil de Leclerc, Casino et consorts fait craindre le pire aux buralistes, déjà effrayés par la perspective de l'ouverture du marché des jeux en ligne au 1er janvier 2010. « Le loto et l'Euro Millions représentent plus de 30 % des ventes de la FDJ, soit un important manque à gagner, et nous sommes les seuls à pouvoir les vendre de manière responsable », explique Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes, qui demande au passage une hausse des rémunérations de 5 % à 6 %. ouverte aux négociations La FDJ, elle, parle de « réflexion en cours » et pense aux 8 à 10 millions de Français qui voudraient bien jouer mais ne fréquentent pas les bars tabac. « Notre objectif n'est pas de créer un réseau concurrent, mais complémentaire », avance son porte-parole, rappelant que l'entreprise investira encore 144 millions d'euros d'ici à 2012 dans les systèmes informatiques, écrans promotionnels et autres espaces joueurs des bureaux de tabacs. La Française des Jeux se dit par ailleurs ouverte aux négociations sur la hausse des rémunérations, tout en précisant que les 6 % demandés ne sont pas réalistes. Elle rappelle enfin que la progression de son chiffre d'affaires (9 milliards d'euros en 2008), de 5 % par an en moyenne depuis 2000, a profité à tout le monde. Sophie Lécluse

latribune.fr

28 Avr 2009, 3:09

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