![Ce vendredi, la justice britannique a rejeté un recours contre l'extension prochaine d'une taxe sur les véhicules polluants à Londres.](https://static.latribune.fr/full_width/1981028/le-royaume-uni-va-enqueter-sur-les-pretentions-ecologiques-d-asos-boohoo-et-asda.jpg)
Les conducteurs londoniens vont devoir mettre la main au porte-monnaie. Vendredi 28 juillet, la justice britannique a rejeté un recours contre l'extension prochaine d'une taxe sur les véhicules polluants à Londres. Il est question d'étendre dès le 29 août l'Ultra low emission zone (ULEZ) qui oblige les conducteurs des véhicules les plus polluants à payer 12,50 livres, soit 14,60 euros, par jour pour circuler. Autrement dit, l'Ulez devrait être étendue au Grand Londres, soit une zone qui compte environ 9 millions d'habitants. Cinq collectivités locales tenues par les conservateurs (quatre dans le grand Londres et une cinquième en bordure), opposés au nouveau projet d'extension avaient saisi la Haute Cour de Londres. Sans succès.
L'ULEZ a été instaurée en 2019 dans le centre de la capitale et élargie une première fois en 2021, mais son extension prévue à la fin de l'été a provoqué la colère dans les zones concernées, en pleine crise du coût de la vie.
Une réponse à la crise sanitaire
Sadiq Khan, le maire travailliste de Londres, a salué cette décision. Elle va permettre à « cinq millions de Londoniens supplémentaires » de respirer un « air plus propre », estime-t-il. Soulignant que la pollution représente « une crise sanitaire urgente », il indique que « neuf voitures sur dix circulant en grande couronne » ne sont pas concernées par cette mesure et « ne paieront pas un centime ».
« La décision d'étendre l'ULEZ a été très difficile et non quelque chose que j'ai pris à la légère », a déclaré le maire de la capitale britannique, assurant qu'il « continue à faire tout ce qui est possible pour répondre aux préoccupations que les Londoniens pourraient avoir ».
Des répercussions politiques
L'ULEZ a été instaurée en 2019 dans le centre de la capitale et élargie une première fois en 2021, mais son extension prévue à la fin de l'été a provoqué la colère dans les zones concernées, en pleine crise du coût de la vie. Selon un sondage de l'institut YouGov, 51% des Britanniques sont opposés à ce type de taxe.
Le chef du parti, Keir Starmer, a demandé à Sadiq Khan de « réfléchir » à sa décision d'étendre la zone ULEZ, estimant qu'elle a coûté « sans aucun doute » l'élection partielle aux travaillistes. Alors qu'il était favori, le Labour a perdu face aux conservateurs dans l'ancienne circonscription de l'ex-Premier ministre Boris Johnson, dans l'ouest de la capitale. Dans la circonscription d'Uxbridge et South Ruislip, c'est le candidat du parti au pouvoir, Steve Tuckwell, qui a gagné avec moins de 500 voix d'avance, en tapant toute la campagne sur l'extension de la zone ULEZ et celui qui porte la mesure, le maire de Londres Sadiq Khan.
« Sadiq Khan a fait perdre au Labour cette élection », a affirmé le nouveau député conservateur devant ses partisans.
Inquiétudes vis-à-vis de la politique environnementale
Le résultat a créé une onde de choc telle que certains observateurs estiment qu'il pourrait avoir des conséquences sur la politique environnementale du Royaume-Uni dont les objectifs de long terme s'entrechoquent avec les priorités de court terme des électeurs, notamment leur pouvoir d'achat.
« Cela démontre le type d'opposition qui peut se constituer contre les politiques environnementales et la facilité avec laquelle les conservateurs pourraient vouloir en prendre la tête », a déclaré l'analyste politique Ian Dunt sur X, nouveau nom de Twitter.
(Avec AFP)
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