Ses concurrents ? Fabrice Roux, président-directeur général de Coheris, n'a pas l'ombre d'une hésitation : « Même s'ils sont loin devant nous, ce sont principalement Siebel, aujourd'hui dans le giron d'Oracle, et SAP. » Rien de moins ! 2009 une année tendue pour les marchés informatiques ? Coheris aborde l'année prudemment, mais en confiance. « L'année va être difficile, mais ce n'est pas la première fois que le secteur devra affronter une crise », relativise Fabrice Roux. Il est d'autant plus serein que le modèle économique des éditeurs de logiciels leur garantit une partie de leurs revenus dès le début de l'année. Coheris réalise environ un tiers de son chiffre d'affaires en maintenance, payable en début d'année, ce qui signifie que la société dispose de 10 à 11 millions d'euros pour aborder 2009. De quoi voir venir?

De fait, en quinze ans d'existence, cette entreprise s'est fait une place sur le marché français, mais aussi européen. Coheris est né en 1994, comme société de services informatiques. La SSII est, à l'époque, spécialisée dans le travail collaboratif autour des logiciels Lotus. En grandissant, la société étend ses activités vers l'édition de logiciels pour les centres d'appels. En juin 1999, Coheris entre au Nouveau Marché. Les fonds levés lui permettent d'acquérir Enéide, éditeur d'un logiciel pour centre d'appels. « Ce logiciel était bien conçu, mais vieillissant, raconte Fabrice Roux. Nous l'avons totalement récrit et intégré à notre offre. »

Pour devenir un acteur significatif dans le paysage du CRM, autrement dit de la gestion de la relation client, Coheris a ensuite procédé à plusieurs acquisitions de petites sociétés françaises. En 2004, elle rachète Harry Software, éditeur d'un logiciel de business intelligence (BI). « Cette acquisition nous apportait la brique BI pour construire notre offre complète : automatisation des forces de vente, centres d'appels et e-marketing ». Début 2006, c'est au tour de FDV Concept d'apporter sa brique à l'édifice, en l'occurrence des logiciels de performance commerciale et de gestion des forces de vente (SFA, sales force automation). Un an plus tard, Coheris rachète Spad, qui édite un logiciel de « datamining » et de gestion de la qualité des données.Aujourd'hui, Coheris emploie 350 personnes. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 32 millions d'euros en 2008, dont 7 millions d'euros proviennent de son activité de SSII et 25 millions d'euros de son métier d'éditeur de logiciels.

GRANDS COMPTES

Elle ne compte pas moins de 1.200 clients, essentiellement des grands comptes ? Alcatel, L'Oréal, MGEN, Auchan, SEB, Hachette Livres, Danone ou Canal Plus ? et de grosses PME. Elle travaille en partenariat avec des prestataires qui assurent l'intégration de ses solutions dans le système d'information des entreprises. « Les applications CRM sont généralement peu standardisées, explique Fabrice Roux. Et les clients français aiment bien personnaliser leurs solutions. » La taille des projets augmente et atteint aujourd'hui plusieurs centaines de milliers d'euros. Auxquels s'ajoutent les prestations d'intégration.