Rediscuter les billets gratuits des cheminots ? La CGT et SUD prêts à "mettre tout en oeuvre" pour les conserver

Par latribune.fr  |   |  543  mots
"Tenter de provoquer un débat national autour de ce droit est grotesque et irresponsable", estime la CGT-Cheminots lundi, dans un communiqué. (Crédits : BENOIT TESSIER)
La réponse des syndicats n'aura pas tardé. CGT-Cheminots et SUD-Rail ont coupé l'herbe sous le pied du gouvernement en fermant la possibilité d'une "concertation" - qu'il avait proposé - autour de ces avantages pour les cheminots et leurs proches.

Le sujet avait été remis sur la table par le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avant le week-end. Mais dès ce lundi, les syndicats CGT-Cheminots et SUD-Rail ont rapidement réagi à la proposition du ministre "d'engager une concertation" sur les "facilités de circulation" accordées par la SNCF à plus d'un million de cheminots et membres de leur famille. Alors que ces discussions prévoyaient la participation des syndicats, pour SUD-Rail, il n'y a "rien à discuter, ni à négocier", résume celui-ci sur Facebook.

"La fédération SUD-Rail et les cheminots mettront tout en œuvre pour ne pas se laisser dépouiller de leurs droits", prévient le troisième syndicat de la SNCF dans un communiqué.

Avec la la CGT-Cheminots, il réclament le maintien des billets gratuits ou à tarif réduit dont bénéficient les cheminots et leurs proches. Un avantage, qui, selon un rapport commandé par le gouvernement, est estimé à 105 millions d'euros par an de perte de chiffre d'affaires induite par ces facilités de circulation accordées aux actifs et aux retraités, ainsi qu'à leurs ayants droit.

Actuellement, les bénéficiaires de ces billets gratuits ou à tarif réduit sont les cheminots actifs et retraités, leurs partenaires, leurs enfants de moins de 21 ans ou étudiants, ainsi que leurs ascendants.

"Je suis favorable à ce qu'il y ait des facilités de circulation pour les cheminots. Il faut voir le périmètre, en tout cas en discuter. C'est une question de crédibilité, en tout cas d'acceptabilité du système", avait pourtant souhaité le ministre.

"Grotesque et irresponsable" selon la CGT-Cheminots

"Tenter de provoquer un débat national autour de ce droit est grotesque et irresponsable", estime la CGT-Cheminots lundi, dans un communiqué. Le premier syndicat de la SNCF "exige le maintien des facilités de circulation, sans contrepartie", et "mettra tout en œuvre pour que cette revendication soit satisfaite", promet-il.

La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont aussi commenté l'annonce vendredi de billets de train gratuits pour les policiers à partir de 2022, en vertu d'un accord conclu avec la SNCF, qui permettra de "mieux sécuriser les trains", avait indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Pour voyager gratuitement en train, les policiers devront être armés et se signaler au chef de bord. Cette gratuité était réclamée de longue date par les syndicats de policiers.

La gratuité des trains pour les policiers, une mesure "populiste"

Mais pour la CGT-Cheminots, "l'attribution d'un nouveau droit pour une catégorie de salariés (...) ne peut se faire en supprimant ce même droit à celles et ceux qui, précisément, œuvrent chaque jour à faire fonctionner le service public ferroviaire".

SUD-Rail dénonce pour sa part une mesure "populiste", "clientéliste" et "potentiellement dangereuse" qui "va amener des policiers armés hors service, seuls et hors procédures, dans les trains du groupe SNCF".

Alors que, dans le même temps, le gouvernement s'est aussi dit prêt à relancer la réforme des régimes spéciaux de retraite, les sujets de désaccords avec les syndicats ne vont pas manquer à l'automne.

(Avec AFP)

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