Crash d'un avion au Brésil : l'enquête démarre pour tenter de déterminer les causes du drame

Vendredi, un avion qui transportait 58 passagers et quatre membres d'équipages, s'est écrasé, après une chute brutale, à Vinhedo dans l'Etat de Sao Paulo. Il n'y a aucun survivant sur les 62 personnes à bord. La boîte noire a été retrouvée et une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ce drame dont les causes demeurent pour l'heure inconnues.
Le président Luiz Inacio Lula da Silva a décrété trois jours de deuil national après le « tragique accident ».
Le président Luiz Inacio Lula da Silva a décrété trois jours de deuil national après le « tragique accident ». (Crédits : MOHAMED ABD EL GHANY)

[Article publié le samedi 10 août à 10H46 et mis à jour à 17H31] Un avion effectuant un vol intérieur au Brésil avec 62 personnes à bord s'est écrasé vendredi dans l'intérieur de l'Etat de Sao Paulo. Il transportait « 58 passagers et quatre membres d'équipage », selon la compagnie aérienne Voepass et reliait Cascavel, dans l'Etat du Parana (sud), à l'aéroport international de Guarulhos, à Sao Paulo. « Il n'y a pas eu de survivant », a indiqué dans un courriel à l'AFP la mairie de Valinhos, qui a participé aux opérations de secours dans la localité voisine de Vinhedo.

Après une chute brutale, il s'est écrasé à 13H25 (18H25 heure de Paris) à Vinhedo, localité de 76.000 habitants située à quelque 80 kilomètres au nord-ouest de Sao Paulo, semant l'effroi parmi les habitants. Il n'y a toutefois pas eu de victimes parmi ces derniers. Des images diffusées par les médias locaux ont montré l'appareil au moment de sa chute à grande vitesse, et d'autres une longue colonne de fumée s'élevant depuis le site de l'impact. L'appareil a, en effet, partiellement pris feu lors du crash. La police militaire présente sur les lieux a fait savoir que l'incendie provoqué par la chute de l'avion avait été maîtrisé. Des équipes de pompiers, de la défense civile et de l'armée de l'air ont été aussi déployées.

Le président Luiz Inacio Lula da Silva a décrété trois jours de deuil national après le « tragique accident ».

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La récupération des restes des victimes, toutes de nationalité brésilienne, en vue de leur « identification » a commencé et « va se poursuivre tout au long de la nuit », a annoncé sur place devant la presse le gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, Tarcisio de Freitas. Mais la pluie qui tombe sans discontinuer depuis vendredi soir complique les opérations, qui pourraient durer « plusieurs jours », a dit à l'AFP le capitaine Maycon Cristo, porte-parole des pompiers sur place. 24 corps ont déjà été extraits des débris de l'avion. Les restes des victimes déjà récupérées étaient « carbonisés » et à ce stade « deux corps ont été identifiés: le pilote et le copilote », a déclaré à la presse le maire Dario Pacheco. « Notre estimation est que d'ici à la fin de la journée tous les corps auront été retirés » des décombres, a estimé Carlos Palhares, directeur de l'institut de criminologie de la Police fédérale. Ils doivent être transférés dans la morgue principale de Sao Paulo, la capitale économique du Brésil

Les causes du drame encore inconnues

Un drame qui reste, pour l'heure, sans explication. Voepass a, en effet, indiqué qu'« il n'y a pas encore d'informations confirmées concernant les circonstances de l'accident » impliquant un avion de modèle ATR 72-500 du constructeur franco-italien ATR. Une enquête a été ouverte par le Centre d'investigation et de prévention des accidents aéronautiques du Brésil (Cenipa) pour déterminer les causes de ce drame. Le constructeur, filiale d'Airbus et de l'italien Leonardo, a affirmé dans un communiqué que « les spécialistes ATR sont pleinement engagés pour soutenir l'enquête en cours ». La boîte noire a été retrouvée et devra être analysée.

Selon le site de suivi des vols Flight Radar 24, l'avion a volé durant près d'une heure à 17.000 pieds (5.180 mètres). A 13H21 (18H21 heure de Paris) il a commencé à perdre de l'altitude et dans la minute suivante il a brutalement chuté jusqu'à 4.100 pieds (1.250 mètres). « La perte de contact avec le radar a eu lieu à 13H22 », a confirmé l'Armée de l'air brésilienne (FAB) qui a précisé que « l'appareil n'a pas répondu aux appels » de la tour de contrôle, et « il n'a pas non plus déclaré se trouver dans une situation d'urgence ni affronter des conditions météorologiques adverses ».

En outre, l'appareil - fabriqué en France et dont le premier vol remonte à avril 2010 - respectait toutes les normes en vigueur, d'après l'Agence nationale de l'aviation civile. Il avait fait l'objet d'opérations de « maintenance de routine la nuit précédente » et quitté Ribeirao Preto (ville de l'Etat de Sao Paulo où se situe le siège de Voepass) « sans aucun problème technique », a assuré en conférence de presse le directeur des opérations de la compagnie, Marcel Moura.

Des spécialistes ont émis l'hypothèse qu'une formation de gel sur les ailes de l'avion ait pu provoquer l'accident. Marcel Moura a, en effet, reconnu que ce modèle d'avion vole « à un type d'altitude où il y a une plus grande sensibilité au gel ». La météo prévoyait vendredi du gel, mais dans le périmètre « des caractéristiques acceptables pour un vol », a-t-il précisé.

Première grande catastrophe aérienne au Brésil depuis 17 ans.

D'après des données de la Cenipa, sans compter celui de vendredi, depuis le début de l'année le Brésil a enregistré 108 accidents d'avions qui ont fait 49 morts. Ces dix dernières années, 746 personnes ont péri dans 1.665 accidents dans ce pays aux dimensions gigantesques.

Néanmoins, ce crash constitue la première grande catastrophe aérienne au Brésil depuis 17 ans.

En 2007, un Airbus A320 de la compagnie brésilienne TAM avait raté son atterrissage sur l'aéroport de Congonhas de Sao Paulo et s'était écrasé contre un bâtiment de fret, tuant les 187 personnes à bord et 12 personnes au sol.

Deux ans plus tard, un Airbus A330-230 d'Air France, assurant la liaison entre Rio de Janeiro et Paris, a disparu au-dessus de l'Atlantique dans une zone de turbulences avec 228 personnes à bord.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 10/08/2024 à 20:22
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Le petit frère de l'ATR 72 , l'ATR 42 a eu de gros problèmes de givrage au cours de son histoire.

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