![Les « premiers trains à grande vitesse construits en Amérique » promettent de relier Rancho Cucamonga, près de Los Angeles (Californie), à Las Vegas (Nevada) en un peu plus de deux heures.](https://static.latribune.fr/full_width/1687111/siemens-releve-ses-previsions-pour-2021-apres-un-deuxieme-trimestre-superieur-aux-attentes.jpg)
Alstom peut être déçu. C'est le groupe allemand Siemens qui a remporté l'appel d'offres pour la fabrication des trains de la toute première ligne à grande vitesse des États-Unis, prévue pour 2028 entre Las Vegas et les portes de Los Angeles.
« Siemens Mobility a été désigné comme soumissionnaire privilégié » pour construire la « flotte de dix trains » qui circuleront à l'ouverture de ce futur tronçon de 350 km, a annoncé dans un communiqué Brightline, le concepteur du projet. Le montant de la transaction n'est pas encore arrêté, a indiqué Siemens à l'AFP. Ces « premiers trains à grande vitesse construits en Amérique » promettent de relier Rancho Cucamonga, près de Los Angeles (Californie), à Las Vegas (Nevada) en un peu plus de deux heures, contre le double par la route, et devraient transporter 11 millions de passagers par an.
Une vitesse commerciale de 320 km/h
Les trains de Siemens, baptisés « American Pioneer 220 », seront conçus « spécialement pour le marché américain » et reposeront sur une « chaîne d'approvisionnement américaine », selon Siemens, qui compte ouvrir une nouvelle usine dans le pays. Ils doivent atteindre une vitesse commerciale de 320 km/h.
« Nous sommes déçus », a commenté dans un communiqué transmis à l'AFP le groupe Alstom, qui s'était positionné sur ce marché. Le constructeur français s'est dit toutefois « prêt à saisir les opportunités futures pour faire avancer le train à grande vitesse en Amérique ».
Le constructeur construit déjà les trains Avelia Liberty, des TGV qui doivent être déployés sur la ligne entre Boston et Washington où les trains ne peuvent pas dépasser les 240 km/h, ce qui l'empêche techniquement d'être considérée comme une ligne à grande vitesse. L'administration Obama a commandé en 2016 ces rames qui n'ont toujours pas été livrées, dans l'attente d'une certification par l'autorité de sûreté ferroviaire américaine. Le processus a avancé, assure Alstom, qui dit avoir déjà construit 13 des 28 trains commandés.
L'ouverture de cette ligne nouvelle a été annoncée en grande pompe en décembre par Joe Biden. La future liaison entre Los Angeles et Las Vegas permettra à elle seule de « retirer 3 millions de véhicules de l'autoroute » qui relie les deux villes, selon le président américain. L'Etat fédéral doit apporter 3 milliards de dollars, sur les 12 milliards du projet.
Le train est le parent pauvre des transports aux Etats-Unis
Le gouvernement Biden va investir au total 30 milliards de dollars (28 milliards d'euros) dans le développement du réseau ferré aux Etats-Unis, avec pour objectif de doubler le nombre de passagers dans les trains américains d'ici 2040. Le train, vétuste, lent, peu fréquent, souvent même inexistant, est le parent pauvre des transports aux Etats-Unis, loin derrière la voiture et 'avion. Au Texas par exemple, le trajet entre Dallas et Houston - à peine 400 kilomètres, moins que Paris-Lyon - dure près de 24 heures, avec une correspondance.
Les 66 milliards de dollars ne sont qu'un « début », avait assuré, le 6 novembre 2023, Joe Biden, surnommé « Amtrak Joe » (en référence au nom de la compagnie publique ferroviaire) pour ses trajets quotidiens en train entre Washington, et son fief de Wilmington (Delaware), lorsqu'il était sénateur. « Nous pouvons faire encore bien plus » avait-il promis. Avec un coup d'oeil appuyé vers l'Asie : « vous pouvez prendre un train en Chine et circuler à 210 miles/heure (338 km/h, NDLR). (...) Nous pouvons le faire ici, aux États-Unis. »
Des travaux gigantesques ont commencé, avec l'ambition de doubler le nombre de passagers d'ici 2040. Au programme : créations et prolongations de lignes, fréquences supplémentaires, rénovation de gares, nouveaux trains plus rapides et confortables ... Cela permettra par exemple de rouvrir la ligne entre la Nouvelle-Orléans (Louisiane) et Mobile (Alabama), détruite il y a près de 20 ans par l'ouragan Katrina. La gare de Baltimore (Maryland), elle, est en travaux pour accueillir plus de trains.
En Californie, une ligne à grande vitesse est en construction depuis 2015, qui doit notamment relier Los Angeles à San Francisco. Le premier tronçon doit ouvrir au début des années 2030. En Floride, Brightline exploite déjà depuis 2018 un train relativement rapide - avec des pointes à 200 km/h - dont le matériel roulant a été fourni par Siemens.
Un train à l'esthétique sobre, tout de blanc vêtu, loin de l'orange tapageur des premiers modèles : la SNCF a présenté lundi la livrée des futures rames du TGV M, son « train du futur » attendu pour le second semestre 2025. « Ce TGV M, c'est notre actif stratégique » alors que les trains se remplissent de plus en plus vite faute d'offre, a insisté Christophe Fanichet le PDG de SNCF Voyageurs. Ils doivent aussi permettre à la SNCF « d'affronter la concurrence sur nos rails en France », a-t-il complété. Le groupe ferroviaire public a déboursé 3,5 milliards d'euros pour acheter 115 rames de ce train offrant plus de sièges et moins gourmand en énergie que les TGV actuels, et qui seront livrées petit à petit en 2025 et 2026, puis au rythme de 12 par an à partir de 2027.Le TGV M n'ira pas plus vite que la précédente génération : 320 km/heure maximum. « Ce qui va changer c'est la place. On va avoir 20% de places en plus avec la même longueur, mais aussi plus de place par client », a souligné le patron du TGV, Alain Krakovitch. Le TGV M pourra accueillir jusqu'à 720 passagers - contre 560 actuellement - « et quand on aura les 115 rames, ça permettra de faire circuler plus de trains, avec plus de voyageurs et donc avec des prix plus bas, » veut-il croire.La SNCF a présenté les futures rames du TGV M
(Avec AFP)
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