Coup de lifting pour l’aéroport de Nantes Atlantique

Connu pour son rôle clé dans le réseau de transport de l’ouest de la France, l’aéroport Nantes Atlantique entame ce mois-ci un vaste projet de rénovation d’urgence chiffré à 26 millions d’euros. Ces travaux étalés sur la période 2024-2025 dans le cadre du prolongement de la concession actuelle visent notamment à maintenir en bon état de fonctionnement l’infrastructure existante et améliorer la fluidité des passagers alors que le trafic revient à un niveau proche de 2019.
Doté de structures vieillissantes, l'aéroport de Nantes Atlantique va faire l'objet d'importants travaux.
Doté de structures vieillissantes, l'aéroport de Nantes Atlantique va faire l'objet d'importants travaux. (Crédits : Aéroport Nantes Atlantique)

À la suite de l'annonce du report de deux ans de la fin de concession actuelle (de fin 2023 à fin 2025) et en réponse à la demande du ministère des Transports, la DGAC (direction générale de l'Aviation civile) et la société Aéroports du Grand Ouest (AGO), dont les actionnaires sont VINCI Airports, ETPO et la CCI Nantes-Saint Nazaire, ont convenu d'un programme de travaux de 26 millions d'euros sans attendre la désignation du futur concessionnaire, début 2026.

La feuille de route vise à répondre à trois axes : « maintenir l'infrastructure existante en bon état de fonctionnement, améliorer la fluidité et la qualité de services et poursuivre la décarbonation de l'activité », introduit Xavier Lortat-Jacob, directeur de l'aéroport Nantes Atlantique - VINCI Airports lors d'un entretien accordé à La Tribune. Lequel confirme qu'il y a urgence. Il ajoute que ce programme financé à 100% par le concessionnaire vient compléter le programme d'investissements et de renouvellement quinquennal de 44 millions d'euros engagés depuis 2019.

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Une piste rénovée, des équipements remplacés...

Cette année, AGO va notamment réaliser la dernière tranche de la rénovation de la piste (sur 900 mètres), initiée en 2022. « Nous allons démarrer fin mai le troisième tiers de la couche de roulement. Les aires de stationnement des avions seront également renforcées avec une structure en béton. 50% des travaux sont déjà réalisés », poursuit Xavier Lortat-Jacob.

Certains équipements de l'aérogare seront également remplacés. Sur le parcours des départs, la liaison entre la partie la plus ancienne de l'aérogare et l'extension réalisée en 2002, mise en place à titre temporaire, va être totalement transformée avec la construction d'une infrastructure en dur équipée notamment d'ascenseur et d'escalator pour relier « de façon pérenne » les halls 3 et 4. « Nous sommes actuellement en phase d'ingénierie. Ces travaux seront lancés en 2025. ».

Afin de s'assurer d'un stock de kérosène en adéquation avec le trafic actuel, AGO s'engage également à lancer un appel d'offres pour reconfigurer et moderniser le dépôt de carburant existant « à horizon 2027 ».

Gagner en fluidité et améliorer la qualité d'expérience

En réponse à l'augmentation du volume des passagers, la société concessionnaire dit également mettre ses efforts sur la qualité de service et la fluidité des passagers. Ainsi, du côté des parkings, des aménagements ont démarré.

« Nous mettons en place une meilleure signalétique avec des panneaux dynamiques et une mise à jour en temps réel du nombre de places disponibles sur chaque parking. Sur un premier périmètre, nous avons également mis en place depuis début mai un système de lecture de plaque d'immatriculation des véhicules, ce qui permet une meilleure fluidité en période de congestion. Et, pour répondre à des problèmes d'embouteillage, le parking dépose-minute a lui été reconfiguré dans sa géométrie. »

Afin de gagner en fluidité lors des contrôles des passagers et de leurs bagages cabine, Xavier Lortat-Jacob précise que cinq nouveaux portiques de détection seront installés au poste d'inspection filtrage et une vingtaine de détecteurs de traces d'explosifs seront déployés, ainsi qu'une dizaine de détecteurs pour les liquides.

« Plus de 90% des passages au poste d'inspection filtrage se font en moins de dix minutes. Ce qui est un très bon score sur le plan national. »

Quant aux arrivées, la structure provisoire qui accueille les contrôles d'identité de la Police en arrivée sera également améliorée. Par ailleurs, les cheminements piétons seront sécurisés tout le long du parcours passagers côté piste, avec l'installations de systèmes de barrières de protection et de portails d'accès.

AGO précise également avoir lancé une procédure de mise en concurrence des commerces et services au sein de l'aérogare, en vue d'attribuer jusqu'à fin 2028 l'exploitation des zones commerciales du terminal. « Ces travaux devraient commencer au dernier trimestre. »

En réalisant un tel programme, l'aéroport n'espère pas attirer plus de compagnies aériennes ni plus de passagers mais « améliorer leur qualité d'expérience ».

Décarbonner : un autre axe stratégique

Concernant le volet décarbonation, six bornes de recharge électrique seront installées sur le parking des loueurs, en complément des trois bornes nécessaires aux besoins propres à AGO, et viendront aussi compléter le service de recharge aujourd'hui disponible pour les passagers.

Côté piste, l'électrification du tarmac est en cours avec l'installation de cinq premiers postes avions au contact de l'aérogare, pour alimenter en électricité les avions via des équipements connectés au réseau électrique, sans utiliser de combustible fossile.

D'après Xavier Lortat-Jacob, le concessionnaire avait également le souhait d'installer des ombrières sur les parkings. « Mais ce projet a été jugé invasif par l'Etat. » AGO dit vouloir également équiper plus largement l'infrastructure en bornes de recharges électriques. Un point qui ferait actuellement l'objet de discussions.

Le trafic passagers à un niveau proche de 2019

Avec 6,5 millions de passagers en 2023, le trafic connait une baisse de 9,7% comparé à 2019, année durant laquelle l'aéroport nantais avait enregistré 7,2 millions de passagers. Au cours du premier trimestre 2024, le trafic passagers progresse de 14% comparé à la même période un an plus tôt pour atteindre 1,229 million de passagers mais recule de 1,7% comparé au premier trimestre 2019.

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