Aérien : nombre de voyageurs, chiffre d'affaires, l'année 2024 va battre des records (IATA)

Le transport aérien vole plus haut que jamais. Avec 5 milliards de passagers attendus et près de 1.000 milliards de chiffre d'affaires, le secteur va connaître la plus forte année de son histoire... mais pas la plus rentable selon Willie Walsh, directeur général de Iata.
Léo Barnier
Willie Walsh n'a pas manqué de se plaindre des contraintes qui pèsent sur la rentabilité des compagnies.
Willie Walsh n'a pas manqué de se plaindre des contraintes qui pèsent sur la rentabilité des compagnies. (Crédits : IMAD CREIDI)

L'Association internationale du transport aérien (Iata) avait déjà annoncé la couleur en fin d'année dernière : 2024 sera l'année record du trafic aérien. A l'occasion de l'ouverture de l'assemblée générale annuelle, ce lundi à Dubaï, son directeur général Willie Walsh a confirmé que le nombre de passagers atteindrait près de 5 milliards de passagers cette année, enterrant définitivement le précédent record datant de 2019 avec 400 millions de passagers supplémentaires - et par là même la crise sanitaire.

Avec précisément 4,96 milliards de passagers, les nouvelles prévisions sont même supérieures à celles annoncées fin 2023, où il était fait mention de 4,71 milliards de passagers. Si Iata voit juste, ce sont ainsi 39 millions de vols qui seront opérés en 2024. Et Willie Walsh n'oublie pas de mentionner le cargo, avec le transport attendu de 62 millions de tonnes de fret « qui permettra de réaliser des échanges commerciaux d'une valeur de 8 300 milliards de dollars ».

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Revenu record, marge limitée

L'ensemble de cette activité devrait générer un chiffre d'affaires de 996 milliards de dollars, là aussi un record absolu. Mais Willie Walsh ne tombe pas dans le triomphalisme pour autant. Il indique que les dépenses atteindront également un niveau record de 936 milliards de dollars.

Les prévisions de rentabilité ont également été revues à la hausse, avec un bénéfice net cumulé de 30,5 milliards de dollars. Un résultat quelque peu mitigé selon Willie Walsh. « Ce n'est malheureusement pas un record. Cela représenterait une marge nette d'un peu plus de trois pour cent », a indiqué le directeur général de Iata. Mais si l'on considère la situation dans laquelle nous nous trouvions il y a quelques années, c'est une réussite majeure. »

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La stratégie du café

Malgré la hausse des volumes et des revenus, la rentabilité des compagnies aériennes reste donc au même niveau qu'en 2023. Willie Walsh n'a pas manqué l'occasion de tancer une nouvelle fois « les gouvernements qui aiment à chercher de nouvelles recettes fiscales dans notre secteur (et qui) doivent comprendre que nos marges sont minces. » Il met ainsi en rapport les 6,14 dollars gagnés en moyenne par passager avec le prix d'un café dans certaines régions du monde, et Starbucks qui « selon son dernier rapport annuel a généré une marge de 11,5 % ».

« L'industrie du transport aérien est sur la voie de bénéfices durables, mais il reste encore un grand fossé à combler. [...] Pour améliorer la rentabilité, il est essentiel de résoudre les problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement afin de pouvoir déployer les flottes de manière efficace pour répondre à la demande. Il serait également utile d'alléger le cortège de réglementations onéreuses et de propositions fiscales de plus en plus nombreuses. [...] Cela nous mettrait également en position de force pour accélérer les investissements dans le domaine du développement durable », a encore déclaré Willie Walsh.

Léo Barnier

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Commentaires 11
à écrit le 04/06/2024 à 10:14
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il y à belle lurette que l' ont voyage plus ...avec toutes les augmentations mis bout à bout ...000000000000000 sur le compte

à écrit le 04/06/2024 à 9:12
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Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais.Comment la génération Z prend-elle l’avion ? La classe d’âge, qui regroupe les jeunes nés entre 1998 et 2007, soit ceux qui ont aujourd’hui entre 15 et 25 ans, constitue 30 % de la population mo...

à écrit le 03/06/2024 à 18:37
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L'aère rien... bien au contraire !

à écrit le 03/06/2024 à 13:47
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Le secteur aérien ne représente que 2% des émissions de CO2. Bien moins que le secteur numérique et internet, que l'industrie textile ou que l'agriculture. Fichez nous la paix !

le 03/06/2024 à 19:21
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Il représente au moins le double des émissions de CO2. Mais son principal tort est le transport de hordes de beaufs sans éducation ni culture qui dévastent tous les coins de la planète ! Pour preuve ? Citez nous une destination encore en bon état ?

à écrit le 03/06/2024 à 10:35
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Folie....!

à écrit le 03/06/2024 à 9:14
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Ben c'est bon on peut leur couper toutes les subventions publiques alors maintenant quand même non !?

le 03/06/2024 à 11:58
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Quelles subventions publiques ? Les prêts octroyés pendant le Covid ont été remboursés avec des intérêts confortables.

le 03/06/2024 à 13:44
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Sam , les chambres de commerce régionales paient les compagnies Ryan Air easy jet et autres pour qu'elles fassent escale dans leurs départements ou régions ; Carcassonne, Bergerac etc...

le 03/06/2024 à 14:04
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@Sam. Selon le médiateur national du crédit à la Banque de France, 52 % des échéances ont été honorées à fin novembre 2023, sur un total de 144 milliards d’euros de prêts accordés. Encore bien loin du 100% de remboursement même en juin 2024.

le 05/06/2024 à 14:00
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@Sam Totale méconnaissance des réalités du transport aérien de votre part ! Les Etats aident leur compagnie nationale (cf. Air France) quant aux low cost elles reçoivent beaucoup d'argent des collectivités publiques sous forme de réductions sur les d...

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