Le fabricant de chariots Caddie placé en redressement judiciaire, 110 emplois menacés

Le fabricant de chariots Caddie, marque très connue du grand public, a été placé mardi en redressement judiciaire par la Chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin). Un nouveau coup dur pour cette entreprise qui avait déjà fait l’objet d’une reprise en 2022 par le groupe industriel Cochez.
L'entreprise française Caddie emploie aujourd'hui 110 salariés.
L'entreprise française Caddie emploie aujourd'hui 110 salariés. (Crédits : Brendan McDermid)

Décidément Caddie n'arrive pas à redresser la barre. L'entreprise, très connue du grand public, a été à nouveau placée, mardi, en redressement judiciaire par la Chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin).

Une information confirmée à l'AFP par l'avocat du CSE de la société. L'entreprise fait l'objet d'une mesure d'observation jusqu'au 2 juillet, date à laquelle la justice fera de nouveau le point, a indiqué à la presse Pierre Dulmet,  l'avocat du CSE de Caddie, à l'issue d'une audience à huis clos de moins d'une heure.

Selon lui, la société présente une dette « connue » d'environ « 700.000 euros » d'impayés d'Urssaf. Située à Dettwiller dans le Bas-Rhin, Caddie emploie 110 salariés qui voient aujourd'hui leurs emplois menacés. Et ce, après plusieurs mois où l'entreprise a tourné au ralenti.

« Je ne peux pas vous dire quelle est la cause du redressement », a expliqué l'avocat. Il a toutefois pointé le transfert « embêtant » il y a quelques années au polonais Damix - qui avait racheté en 2018 l'entreprise alsacienne - de la fabrication de porte-valises pour les aéroports ou les hôtels. Cochez, qui a repris Caddie quatre ans plus tard, « a subi ce transfert », il n'y est pour rien, a indiqué Pierre Dulmet.

Mais c'est une « activité rentable » alors que Caddie « ne produit plus que des chariots de supermarché à faible valeur ajoutée », sur un marché « hyper-concurrencé », a-t-il relevé. Une « piste intéressante » serait donc de relancer cette activité en Alsace : « Caddie peut le faire » mais « il faut repartir de zéro » et « mettre de l'argent » sur la table. « On a un mois pour essayer de trouver des solutions pérennes », a expliqué l'avocat  aux journalistes.

Déjà repris en 2022

Ce placement en redressement judiciaire constitue une nouvelle difficulté pour le fabricant de chariots, qui avait été repris en 2022, avec l'aide de fonds publics, par le groupe Cochez, spécialisé dans le transport et les services industriels, et basé à Valenciennes (Nord). Présent à l'audience du tribunal, le patron du groupe, Pascal Cochez, n'a pas souhaité s'exprimer.

Pour tenter de sortir de l'impasse, le groupe Cochez pourrait présenter un « apurement du passif » avec un nouveau projet industriel, mais qui « ne serait pas la fabrication de chariots comme aujourd'hui », a avancé Me Dulmet, qui a mis en garde : « Si on arrête la fabrication de chariots, c'est très problématique, il y a de gros risques sur l'emploi ».

Pour Caddie, il s'agit, depuis 2012, du quatrième redressement judiciaire, signe que l'entreprise n'arrive pas à repartir du bon pied. Il y a quelques semaines, en avril, la société a fait l'objet d'un droit d'alerte du commissaire aux comptes. En mai 2023, l'entreprise avait annoncé arrêter sa production de chariots de supermarché en plastique, arguant un souci environnemental.

« Sur une carrière professionnelle, ce n'est pas normal d'être quatre fois en redressement judiciaire (...) L'état d'esprit est au plus bas », a réagi un délégué syndical CFDT, qui a refusé de donner son nom.

Lire aussi"Caddie possède beaucoup d'arguments, une marque extrêmement connue" (Stéphane Dedieu, PDG)

Une marque connue de tous les Français

Le nom Caddie, inspiré du golf, a été déposé en 1959. Les origines industrielles et alsaciennes de l'entreprise remontent, elles, à 1928 avec des produits en fil de fer. Mais Caddie a surtout connu son heure de gloire avec l'essor de la société de consommation, indissociable du chariot métallique pour les grandes surfaces. Et ce, avant de connaître de graves difficultés financières.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 29/05/2024 à 9:15
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"110 emplois menacés" Et qui vont connaître ensuite les joies de la nouvelle réforme de l’assurance chômage de la macronie et que certains traiteront ensuite de fainéants profitants des aides sociales.

à écrit le 28/05/2024 à 22:05
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Au même page: “Les actionnaires de Carrefour réunis sur fond de polémiques autour de l'importante rémunération du PDG”. Y-a-t-il un lien entre les deux?

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