L'alsacien Caddie, emblématique fabricant du chariot de supermarché, va être liquidé

Faute de repreneur, le tribunal de Saverne a prononcé, ce mardi, la mise en liquidation du fabricant de chariots de supermarché. Les 110 salariés du groupe sont donc menacés.
Il s'agit de la fin d'une aventure industrielle entamée dans les années 1920, après quatre procédures de redressement judiciaire depuis 2012.
Il s'agit de la fin d'une aventure industrielle entamée dans les années 1920, après quatre procédures de redressement judiciaire depuis 2012. (Crédits : ANDREW KELLY)

La fin d'une histoire. Le fabricant de chariots de supermarché Caddie va être mis en liquidation par le tribunal de Saverne (Bas-Rhin) faute de solution de reprise viable.

En début d'après-midi, à l'issue d'un délibéré de quelques heures, la « fin de poursuite de l'activité » sans aucune « reprise » à compter de mardi a, en effet, été prononcée par la juridiction, a-t-on appris auprès du tribunal.

Sa trésorerie exsangue, Caddie avait été placé le 25 juin en liquidation avec poursuite d'activité, procédure qui avait permis d'enclencher le mécanisme d'assurance de garantie de salaires (AGS) afin que les employés puissent être payés. La juridiction devait donc se pencher sur deux offres déposées fin juin, après le placement de Caddie en liquidation judiciaire avec poursuite d'activité. L'une des offres de reprise émanait de l'actuel propriétaire, le groupe Cochez, basé à Valenciennes (Nord) et spécialisé dans le transport et les services industriels, qui proposait de reprendre 15 salariés. L'autre avait été déposée par la société Skade Management de Stéphane Dedieu, ancien propriétaire de Caddie, qui envisageait la reprise de 42 salariés et avait le soutien du CSE de l'entreprise.

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« Le procureur n'a pas accepté l'offre de M. Cochez, il n'a pas eu le droit de présenter son offre », a expliqué Pierre Dulmet, l'avocat du Comité social et économique (CSE) de Caddie, à la sortie de l'audience qui a duré un peu moins d'une heure mardi matin. « Et M. Dedieu n'avait pas présenté ses conditions suspensives, donc il n'a pas présenté son offre. Son avocat est venu pour dire: "Je ne présente pas mon offre". »

Quatre redressements judiciaires

Il s'agit donc de la fin d'une aventure industrielle entamée dans les années 1920, après quatre procédures de redressement judiciaire depuis 2012.

Lire aussi"Caddie possède beaucoup d'arguments, une marque extrêmement connue" (Stéphane Dedieu, PDG)

Nom déposé en 1959 et inspiré du golf, Caddie a connu un succès croissant, jusqu'à devenir synonyme de chariot de supermarché. Ses origines industrielles et alsaciennes remontent à 1928 avec des produits en fil de fer et la société a connu son heure de gloire avec l'essor de la société de consommation, avant de rencontrer des difficultés et de voir ses effectifs fondre au fur et à mesure des plans de reprise.

Les pouvoirs publics s'étaient portés au chevet de Caddie en 2022, lorsque l'entreprise, déjà au bord de la liquidation, avait été reprise par Cochez avec l'aide de fonds publics. En mai 2023, l'entreprise avait annoncé arrêter sa production de chariots de supermarché en plastique, mettant en avant un souci environnemental.

Confrontée à une trésorerie exsangue, l'entreprise avait été placée le 25 juin en liquidation avec poursuite d'activité par le tribunal de Saverne, procédure qui avait permis d'enclencher le mécanisme d'assurance de garantie de salaires (AGS) afin que les employés puissent être payés. La société présentait une dette « connue » d'environ « 700.000 euros » d'impayés d'Urssaf.

110 salariés laissés sur le carreau

Jusqu'à aujourd'hui, L'entreprise employait encore 110 salariés. L'avocat, visiblement ému, s'est adressé à plusieurs salariés et représentants syndicaux présents devant le tribunal: « Vous avez été exemplaires dans ce dossier, vous vous êtes battus à fond, mais quatre redressements judiciaires, c'était un de trop. Le tribunal a dit stop, il y a trop de dettes, pas assez de projets industriels suffisants, et ils arrêtent la casse. »

« C'est un peu triste de finir comme ça », a lâché l'un des salariés à l'AFP, préférant garder l'anonymat. « Quelque part on s'y attendait un petit peu, on savait que ça n'allait pas bien mais on avait toujours espoir que ça puisse continuer. »

« On est 110 personnes sans emploi », constate Sylvain Longchamp, délégué CFDT de 51 ans. A son âge, « trouver du boulot, ça va être compliqué », soupire le quinquagénaire.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 17/07/2024 à 9:17
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A l'échelle des entreprises de taille intermédiaire n'y aurait il plus personne pour s'engager dans le sens d'une Economie Solidaire Industrielle De prérférence déjà titulaire d'une médaille du mérite ? A commencer par une analyse de la valeur pro...

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