Vallée de la batterie : le norvégien Hydrovolt va ouvrir sa première usine de recyclage

Hydrovolt, coentreprise du géant norvégien de l'aluminium Norsk Hydro et du fabricant suédois de batteries Northvolt, va ouvrir une unité de recyclage de batteries lithium-ion à Hordain dans le nord de la France.
En Norvège, Hydrovolt réduit déjà 12.000 tonnes de packs de batteries par an, l'équivalent de 25.000 voitures électriques.(photo d'illustration)
En Norvège, Hydrovolt réduit déjà 12.000 tonnes de packs de batteries par an, l'équivalent de 25.000 voitures électriques.(photo d'illustration) (Crédits : Région Bretagne)

La future usine de 3.000 mètres carrés dédiée au recyclage de batterie lithium-ion, qui sera située à Hordain (Nord) au cœur de la « battery valley » française (Hauts-de-France), commencera ses opérations à la mi-2025 une fois les permis d'exploitation obtenus, a indiqué le groupe dans un communiqué, sans toutefois préciser le montant de l'investissement. Le nombre d'emplois créés devrait être limité : « entre 10 et 20 », selon l'entreprise.

« C'est une étape importante pour Hydrovolt, et l'entrée sur le marché français nous aidera à maintenir notre position de leader européen du recyclage des batteries lithium-ion », a déclaré le directeur général de Hydrovolt, Ole-Christen Enger.

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Codétenu par le fabricant suédois de batteries Northvolt et le géant norvégien de l'aluminium Norsk Hydro, Hydrovolt possède déjà en Norvège depuis deux ans la plus grande usine du genre en Europe. Elle y réduit des 12.000 tonnes de packs de batteries lithium-ion par an, l'équivalent de 25.000 voitures électriques. Ces packs de batteries sont issus de batteries usagées ou défectueuses de voitures électriques.

Réindustrialisation

La réutilisation de ces métaux critiques pour fabriquer de nouvelles batteries est un palliatif efficace à l'extraction minière, d'autant plus dans un contexte d'électrification accélérée pour décarboner l'économie et les transports qui fait craindre à l'Agence internationale de l'énergie (AIE) des « tensions » dans l'approvisionnement mondial en minerais et métaux critiques.

Une fois broyées, ces batteries produisent un amalgame poudreux de nickel, manganèse, cobalt, lithium et graphite. Cette poudre, souvent considéré comme un « nouvel or noir » est appelé « Black Mass » ou « masse noire » en français. Si l'aluminium des batteries est recyclé par Norsk Hydro, la fameuse « masse noire » vendue à des producteurs de batteries. « C'est l'or noir qui nous fait vivre », résumait à l'AFP en 2023, Glenn Østbye, directeur par intérim d'Hydrovolt et chef de l'usine, et d'assurer :

« Une batterie peut être transformée en nouvelle batterie à l'infini. »

Ce recyclage contribue à la souveraineté européenne en métaux critiques, la pandémie de Covid puis la guerre en Ukraine ayant illustré la dépendance problématique du continent pour ses approvisionnements en matières premières. La vallée de la batterie, dans les Hauts-de-France, où va s'implanter cette nouvelle usine Hydrovolt, est un des symboles de cette volonté de réindustrialisation.

Dans la « Vallée de la batterie », articulée autour de quatre méga-usines, émerge un véritable écosystème spécialisé. En 2023, l'usine de production de batteries d'Automobile Cells Company avait été inauguré à Douvrin (Pas-de-Calais). D'autres arriveront dans les prochaines années, à l'image d'AESC Envision, Verkor, ou encore ProLogium Technology.

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