Alors que le sommet Choose France a fait le plein, en début de semaine, pour attirer les investisseurs étrangers, les élus locaux de Bourgogne-Franche-Comté ont dénoncé, ce 15 mai, « une communication maladroite » de la part du gouvernement. Mi-avril, Bercy a dévoilé 55 « sites clés en main France 2030 » L'objectif étant d'« accélérer la mobilisation d'un foncier industriel de qualité, dans un contexte de sobriété foncière ».
« Cela pourrait donner l'impression aux investisseurs étrangers qu'il n'y avait que 55 sites clés en main en France ! », a regretté Sébastien Martin, président (LR) du Grand Chalon (Saône-et-Loire) et président des Intercommunalités de France, lors de la signature d'une déclaration commune Région-intercommunalités pour la réindustrialisation des territoires à Dole (Jura).
Alors même qu'il y a plein d'autres sites clés en main qui « cochent toutes les cases du site clés en main » sans être pour autant labellisés, a-t-il poursuivi. Par exemple, la zone Saôneor à Chalon-sur-Saône, reconnue sur la carte des « sites clés en main » en 2020, dans le cadre du « Pack Rebond » ne figurait pas parmi la liste des sites labellisés.
La région avait pourtant présenté une dizaine de sites
« Le lancement de cette labellisation s'est concentré incontestablement sur les sites en friche », a ajouté Sébastien Martin. C'est en effet le cas pour les deux sites labellisés par le gouvernement en Bourgogne-Franche-Comté : la friche de l'ancienne centrale thermique au charbon baptisée Lucy à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et celle de Nordeon, ancien site Philips, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
La région avait pourtant présenté une dizaine de sites à l'appel d'offre de l'État. « Malgré toutes les vagues sinistres de désindustrialisation, nous avons conservé cet ADN industriel. Peu de territoires en France peuvent en dire autant », », a souligné la présidente (PS) du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
« Un chef d'entreprise qui cherche la compétence, le savoir-faire, l'ingénierie, etc... Il sait qu'il la trouvera ici, sur notre territoire industriel », a enchaîné Marie-Guite Dufay.
Des gigafactories viennent déjà s'installer sur le territoire
Ce qui rend encore davantage incompréhensible le faible score obtenu par la région en termes de sites labellisés « clés en main ». La présidente de région a rappelé que des gigafactories venaient s'installer sur le territoire, preuve de son attractivité, tels que Mc Phy qui fabrique des électrolyseurs pour le secteur de l'hydrogène à Belfort ou encore Iten, spécialiste français des micro-batteries à l'état solide qui s'est s'implanté à Chalon sur Saône.
« Après trente ans de désindustrialisation et toute une génération qui a connu les fermetures d'usines, nous devons changer les représentations sociales afin que les parents encouragent leurs enfants à aller vers les métiers de l'industrie », a insisté Sébastien Martin.
Une vision partagée par la présidente de région : « Nous travaillons sur le sujet de l'orientation vers les métiers de l'industrie, vers une industrie qui crée de l'emploi, vers une industrie dont on est fier, vers une industrie qui est propre et vers une industrie qui garantit des carrières. »
« A l'annonce des deux sites labellisés sur nos dix candidatures, mon sang n'a fait qu'un tour ! », a confié, à l'issue de la réunion, Marie-Guite Dufay à La Tribune. La patronne du conseil régional a donc demandé des explications au préfet de région. Ce dernier lui a répondu ce matin même par un message positif lui annonçant de bonnes nouvelles dans les jours à venir. Et pour cause: une cartographie qui affiche tous les sites est en train d'être réalisée par la Banque de territoires.
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