Ascometal : le sidérurgiste pourrait disparaître, faute d’un repreneur assez solide financièrement

L'entreprise sidérurgique, Ascometal, pourrait être placée, ce vendredi, en liquidation judiciaire. Seul espoir pour les salariés, que l'offre du fonds d'investissement britannique Greybull soit acceptée par le tribunal qui doit l'étudier ce vendredi. Celle-ci est toutefois associée à l'obtention de plusieurs prêts qui compliquent l'opération.
Faute d'un repreneur assez solide financièrement, le sidérurgiste Ascometal pourrait être placé en liquidation judiciaire ce vendredi (Photo d'illustration).
Faute d'un repreneur assez solide financièrement, le sidérurgiste Ascometal pourrait être placé en liquidation judiciaire ce vendredi (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 28 juin 2024 à 08h10 et mis à jour à 15h59] Une entreprise au bord du gouffre. Le tribunal judiciaire de Strasbourg se penche, ce vendredi, sur l'avenir du groupe sidérurgique Ascometal et ses 800 salariés, en redressement judiciaire, pour lequel il n'existe plus qu'une seule offre de reprise après le désistement d'un repreneur potentiel. Il rendra sa décision le 8 juillet.

Le groupe français Europlasma, qui avait déposé une offre de reprise portant sur l'ensemble des sites d'activités et 650 salariés, s'est finalement retiré jeudi, selon plusieurs sources syndicales. La nouvelle a été accueillie avec inquiétude par les syndicats, la CFDT évoquant une « déflagration », la CGT déplorant une « catastrophe ».

Ce nouveau retrait d'un repreneur potentiel, après celui, plus ancien, du groupe espagnol Sidénor qui s'était positionné pour un rachat partiel, laisse craindre une possible liquidation judiciaire.

Lire aussiAcier : les activités de sidérurgie de l'allemand Thyssenkrupp en partie rachetées par le milliardaire Daniel Kretinsky

Une dernière offre en lice

La dernière offre en présence est celle portée par le fonds d'investissement britannique Greybull. Dans le détail, le projet prévoit d'investir dans une « voie lingot » à Hagondange, destinée à produire des lingots pour la fabrication d'obus, et de rouvrir le laminoir à Dunkerque (usine des Dunes) qui avait été fermé en 2019.

« Je constate qu'aujourd'hui il y a un projet de reprise et j'espère que celui-ci va être validé et qu'il permettra la pérennité de l'activité », a déclaré à l'AFP Julien Freyburger, président de la communauté de communes Rives de Moselle, qui comprend Hagondange.

Cette dernière, très impliquée, avait même proposé d'apporter 15 millions d'euros pour soutenir une offre de reprise de l'italien Venete, aujourd'hui retirée. « Je trouve que la prise en main par le politique au plan national a vraiment tardé. On aurait pu gagner du temps », a repris résident de la communauté de communes. « Maintenant, si l'issue est favorable, on sera évidemment très heureux pour Ascometal et pour ses salariés. » Pour rappel, le devenir de l'aciérie de Fos-sur-Mer (330 salariés), lui, avait été tranché par le tribunal le 31 mai. Elle doit être reprise par l'industriel italien Marcegaglia.

L'offre de Greybull est associée à des conditions suspensives. « Elle prévoit 175 millions d'investissements au total, mais le gros de la somme doit être apporté par l'État » a déclaré à l'AFP Yann Amadoro, délégué CGT, à l'issue de l'audience qui se tenait devant la chambre commerciale du tribunal. « L'État doit apporter 85 millions et Greybull 90 millions d'euros, mais le financement de Greybull n'arriverait que dans un an, ce qui veut dire que l'État doit mettre de l'argent très vite », a-t-il indiqué. Selon lui, la trésorerie disponible à Ascometal ne permettrait pas de poursuivre l'activité au-delà de deux semaines.

« On n'est pas rassurés », a confié le responsable syndical, à deux jours du premier tour des élections législatives. « Qui se souciera de nous le 8 juillet ? », après un second tour qui pourrait rebattre les cartes politiquement, s'est-il interrogé.

« Le contexte politique n'est pas stable », a acquiescé Alain Hilbold, de la CFDT, auprès de l'AFP. « On a bon espoir que le tribunal tranche favorablement, mais il y a encore quelques zones d'ombre, notamment sur le financement », a-t-il ajouté à propos de l'offre de Greybull.

Réunis en CSE jeudi, certains syndicats du site d'Hagondange (Moselle) ont dit être favorables à la nationalisation provisoire d'Ascometal. Ascometal dispose d'une aciérie à Hagondange et de trois sites d'usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Etienne (dans le quartier du Marais) et Leffrinckoucke (Nord). Le devenir de l'aciérie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône - 330 salariés) a été tranché par le tribunal le 31 mai : elle doit être reprise par l'industriel italien Marcegaglia.

 (Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 28/06/2024 à 13:22
Signaler
Bien loin des discours hors sol de nos clowns politiques sur la réindustrialisation ..vous avez là la vraie situation de l'industrie en France ...reste plus que le front populaire au pouvoir ..

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.