Industrie : la PME berrichonne Vistory part à la conquête de l'international avec ses kits de pièces de rechange

Grâce à son futur site en partie subventionné par France 2030, la PME Vistory, spécialisée dans la production à la demande, notamment pour les industries de l’armement et minière, exportera ses dispositifs mobiles de fabrication à l’autre bout du monde. Explications.
Jugées très innovantes par Bercy, les « Mobiles Clinics » made in Berry sont vendues environ 2 millions d'euros l'unité.
Jugées très innovantes par Bercy, les « Mobiles Clinics » made in Berry sont vendues environ 2 millions d'euros l'unité. (Crédits : ( © Vistory))

Parmi dix autres PME et startup, Vistory a été retenue cette année par le plan France 2030 au titre de l'appel à projet « Première usine », initié par Bercy depuis 2022. Dans le cadre des efforts de réindustrialisation de l'Hexagone, cette brique budgétaire, abondée par BPI France, vise à soutenir les entreprises qui placent l'innovation, la transition écologique ou la relocalisation industrielle au cœur de leur démarche.

Implantée dans l'agglomération de Bourges, dans le Cher, depuis 2015, Vistory, dont le siège social est situé à Vélizy (78), réalise ainsi des pièces de rechange additives (de type pièces de rechange, pièces pour l'industrie de pointe, ou de pièces à géométrie complexe), notamment pour des clients opérant en zones isolées. La PME, située dans un département qui regroupe des majors de l'armement comme MBDA et Nexter, adresse d'une part le marché de la Défense, représenté par le ministère et les industriels. D'autre part, elle œuvre dans quatre secteurs civils principaux : les mines, les plates-formes pétrolières et gazières, le ferroviaire et le maritime.

Sa future usine, qui prendra le relais du site actuel sous l'appellation de Cybertron, permettra la fabrication en série de ses kits de production additive, qu'elle a mis au point en 2023. Ces dispositifs mobiles, ou « Mobiles Clinics », permettent de reproduire ou de réparer des pièces grâce notamment à des imprimantes métal embarquées et pilotées par le logiciel "maison" Mainchain. Ils sont envoyés directement sous forme de conteneurs sur les zones difficilement accessibles dans le monde entier, où opèrent généralement les clients de Vistory. Avantage de cette fabrication localement, une réactivité nettement supérieure que l'envoi de pièces détachées à des milliers des kilomètres par la société berrichonne.

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10 millions d'euros d'investissement

Fondée en 2015 par trois associés, dont Alexandre Pédemonte, Vistory réalise localement environ 10 000 pièces de rechange par an pour ses donneurs d'ordre. Son site actuel de 400 m2, situé à Saint-Germain du puy dans l'agglomération berruyère, était devenu trop exigu pour supporter le développement futur de l'entreprise. D'une surface quatre fois supérieure, Cybertron, également située à Bourges, mobilisera un investissement de l'ordre de 10 millions d'euros, dont 25% sera pris en charge par l'Etat.

A la clé, l'achat du terrain, la construction d'un bâtiment ultra-moderne, mais aussi de nouvelles lignes de production pour fabriquer notamment les « Mobiles Clinics ». Il sera en principe opérationnel au second semestre 2025. « Notre usine actuelle ne nous permettait pas d'assurer la croissance envisagée, précise la directrice du site de Bourges. Pour autant, Vistory a commencé à y fabriquer à petite échelle ses Mobiles Clinics. Deux conteneurs partiront ainsi en courant juin pour un client international opérant dans la Défense ». On n'en saura pas plus, marché sensible oblige.

Une quinzaine de Mobiles Clinics fabriquées annuellement

En vitesse de croisière, la société, qui propose quatre modèles de kits, adaptés de façon spécifique aux activités qu'ils suppléent, compte doper sa production grâce à son nouvel outil industriel. Sur le marché étroit de la fabrication additive, où opèrent notamment les PME française Farm-3D, et norvégienne Field Made, Vistory veut garder son avance avec ses « Mobiles Clinics », qu'elle est la seule pour l'instant à proposer.

Ainsi, elle prévoit de réaliser annuellement une quinzaine de ces unités à l'horizon 2030. A la clé, un chiffre d'affaires escompté de 28 millions d'euros et un effectif porté à 60 collaborateurs.

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