Générateurs à hydrogène : EODev implantera son usine dans les Hauts-de-Seine d’ici à la fin de l’année

Lauréate de l’appel à projets « Première Usine », EODev, ancienne filiale du bateau laboratoire breton Energy Observer, installera son premier site à la fin de l’année à Antony en région parisienne. L’entreprise est spécialisée dans les solutions électrogènes zéro-émission fonctionnant à l'hydrogène.
Une emprise au sol de moins de quatre mètres carrés, une masse optimisée, le générateur électro-hydrogène zéro émission est l'un des produits développés par la société EODev, créée au départ comme la filiale technologique du navire Energy Observer. Le GEH2 dispose de la dernière génération de pile à combustible fabriquée par Toyota. (Crédits : EODev)
Une emprise au sol de moins de quatre mètres carrés, une masse optimisée, le générateur électro-hydrogène zéro émission est l'un des produits développés par la société EODev, créée au départ comme la filiale technologique du navire Energy Observer. Le GEH2 dispose de la dernière génération de pile à combustible fabriquée par Toyota. (Crédits : EODev) (Crédits : EODev)

Misant sur la réindustrialisation du pays, Emmanuel Macron a annoncé le 22 mai la sortie de terre dans les prochains mois, « de Fos à Bourges », de dix nouvelles usines. La liste des lauréats de la 5e relève de l'appel à projets « Première Usine » organisé dans le cadre du plan d'investissement France 2030 a été dévoilée au salon VivaTech par le ministre de l'Industrie, Roland Lescure.

Energy Observer Development (EODev), ancienne filiale du bateau laboratoire malouin Energy Observer capable de produire à son bord de l'hydrogène, fait partie des startups industrielles retenues. Spécialisée dans les solutions électrogènes zéro-émissions fonctionnant à l'hydrogène et désormais indépendante et parisienne, l'entreprise, qui se projette en futur leader mondial de l'hydrogène vert, avait candidaté avec un projet d'implantation d'une usine à Antony (quartier Antonypole), dans les Hauts-de-Seine. Baptisé Defhy, il verra le jour d'ici à la fin 2024.

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Premier site de production en propre

« C'est une pierre de plus apportée à la construction d'une filière hydrogène française compétitive et une réelle marque de confiance dans la stratégie et la vision d'EODev », a commenté Jérémie Lagarrigue, directeur général d'EODev à l'annonce des résultats.

La future usine hébergera l'activité d'EODev de production de groupes électro-hydrogène, fonctionnant avec une pile à combustible hydrogène pour un usage stationnaire ou mobile.

« L'objectif de ce site industriel tout en un est de regrouper l'ensemble des effectifs ainsi que la production en un même lieu » précise Thibault Tallieu, le directeur du marketing et de la communication. EODev, qui a son siège à Issy-les-Moulineaux, et dont l'activité est pour l'instant toujours accueillie chez Eneria, spécialiste de la production d'énergie et de la motorisation, n'aura donc plus à terme de production à Montlhéry.

Pile à combustible et licence avec Toyota

À l'origine créée pour commercialiser les applications mises en œuvre sur Energy Observer, la PME d'une centaine de collaborateurs a développé deux produits phares, une solution embarquée pour une navigation zéro émission (le REXH2) ainsi qu'un groupe électro-hydrogène GEH2. Leur mix énergétique allie différentes sources d'énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien) avec l'hydrogène comme moyen de stockage. L'hydrogène vert est ensuite transformé en électricité grâce à la pile à combustible de Toyota.

Via Toyota Motor Europe, la marque automobile fait partie des actionnaires historiques d'EODev aux côtés d'Accor et de Thelem ainsi que des nouveaux investisseurs tels Tilt Capital Partners et Pulse de la CMA CGM (propriétaire de La Tribune, Ndlr) entrés dans le cadre de la levée de fonds de 46 millions d'euros clôturée en novembre 2023.  Des synergies se sont déjà concrétisées sur le plan commercial puisque Toyota Australie est le premier franchisé à assembler et à vendre le groupe électro-hydrogène zéro émission d'EODev en Océanie.

Selon l'entreprise, qui vise des secteurs comme le BTP et l'évènementiel, mais aussi le maritime (bateaux-école, bateaux suiveurs sur les compétitions de voile) « l'installation des activités à Antony permettra d'accompagner le développement de l'entreprise en France et à l'international, tout en créant des emplois sur le territoire de la commune. »

Une centaine d'unités vendues dans le monde en 2023

EODev anticipe même un « marché colossal » puisqu'il s'agit de remplacer des groupes électrogènes au gaz ou au diesel. « Nous travaillons aussi sur la conception de modules de plus large puissance, très au-delà des 70-88 kilowatts (100 chevaux environ) actuels pour adresser d'autres marchés comme l'industrie ou les data centers », détaillait il y a quelques mois à La Tribune le porte-parole d'EODev.

Avec un réseau de plus de 50 fournisseurs en France, l'entreprise a passé la barre des dix millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023. Elle couvre déjà 25 pays et compte croître sur les marchés nord-américains, asiatiques et au Moyen-Orient. Sur le plan commercial, EODev est passée de quatre générateurs livrés en 2021 à plus d'une centaine d'unités vendues à travers le monde en 2023 à des groupes comme GL Events, Eiffage, Acciona en Espagne, ou encore Loxam.

À plus long terme, la contribution d'EODev à la décarbonation du maritime, un des enjeux de la réduction des émissions dans l'industrie et les transports défendus par France 2030, s'étendra aussi aux ports et aux cargos. Notamment sur Energy Observer 2 : le premier navire hydrogène autonome et zéro-émission développé par son ancienne maison mère sera alimenté en électricité par de l'hydrogène liquide.

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