Italie : Capannori, à la pointe du tri des déchets

Par Giulietta Gamberini  |   |  290  mots
Le pourcentage de déchets triés est passé de 35% à 88% entre 2005 et 2018. (Crédits : DR)
OBJECTIF ZÉRO CARBONE : LES VILLES MODÈLES 4/6. Le « San Francisco » toscan est un modèle économique circulaire.

47.000 habitants mais, dans le milieu du « zéro déchet », une réputation comparable à celle de San Francisco : c'est la performance de Capannori, commune de Toscane, à la tête du tri et du recyclage en Italie. Entre 2005 et 2018, le pourcentage des déchets triés y est passé de 35% à plus de 88%, grâce d'abord à la généralisation d'une collecte porte à porte, qui permet de séparer davantage de types de déchets, puis à la mise en place d'une fiscalité incitative, à savoir d'une taxe locale pour les ordures ménagères, calculée en fonction des déchets produits.

Si le moteur initial est venu d'une forte mobilisation contre le projet d'installer un incinérateur dans la ville (abandonné depuis), la volonté politique a en effet été essentielle afin de pérenniser le mouvement. Chaque sac laissé sur la voie publique peut ainsi coûter 200 euros au contrevenant, soit l'équivalent du montant moyen de la taxe annuelle d'enlèvement des ordures ménagères pour une famille de quatre personnes.

De 90% à 95% de déchets triés à l'horizon 2020

Sur une surface municipale de 156 kilomètres carrés, on décompte aujourd'hui pas moins de quatre déchetteries (pour les encombrants, l'électroménager et d'autres déchets particuliers), alors que la tarification incitative s'appuie sur la digitalisation des services de collecte.

Un centre de recherche implanté sur la commune, et dirigé par l'écologiste Rossano Ercolani, travaille - y compris en sollicitant les entreprises - à la recherche de solutions pour réduire encore les déchets ultimes, qui, aujourd'hui pour les familles les plus vertueuses, représentent 14 kg par an (à comparer avec les 360 kg par Français calculés par l'Ademe). L'objectif est d'atteindre 90% à 95% de déchets triés en 2020.