Un tweet de Clinton fait perdre 15 milliards de dollars aux biotechs américaines

Par Jean-Yves Paillé  |   |  342  mots
Hillary Clinton a axé sa campagne sur la dénonciation des dérives de la finance.
La candidate démocrate a annoncé un plan pour lutter contre le prix "outrancier" des médicaments fabriqués par certaines biotechs américaines. Le Nasdaq Biotechnology, qui regroupe les valeurs boursières de ces dernières, a plongé de 4,57% suite à cette annonce, lundi.

La candidate à l'investiture du Parti démocrate pour l'élection présidentielle américaine de 2016 a publié une nouvelle bombe, lundi 21 septembre, dans sa campagne axée sur la dénonciation des dérives de la finance.

Elle s'est attaquée aux prix des médicaments des sociétés de biotechnologies évoquant le cas du Daraprim, qui permet de lutter contre une infection parasitaire potentiellement mortelle. Le prix pour une tablette de cette molécule vitale destinée aux personnes atteintes du sida est passé de 13,50 dollars à 750 dollars, suite à l'acquisition du médicament par la start-up Turing Pharmaceuticals en août. A noter que ce produit existe depuis... 62 ans.

Echaudée, Hillary Clinton a annoncé dans un tweet un plan pour lutter contre les prix des traitements conçus par les biotechs qu'elle juge "outranciers". L'exemple du Sovaldi, développé par la biotech américaine Gilead avait notamment défrayé la chronique en France, son prix pouvant atteindre 41.000 euros pour un traitement de 12 semaines.

Plus de 5% de chute pour certaines biotech

La réaction ne s'est pas fait attendre. Le Nasdaq Biotechnology (IBB), un indice qui regroupe les valeurs du secteur biotechnologique, a terminé en recul de 4,57% à la clôture. La perte de valeur boursière des biotechs américaines regroupées dans cet indice grimpe à plus de 15 milliards de dollars (13,4 milliards d'euros). Dans le détail, l'action de Biogen, dont le traitement contre la sclérose en plaques coûte environ 55.000 dollars par an, a chuté de 5,6%, celle de Gilead perdait 2,5%, rapporte le Financial Times.

En effet, comme l'explique le Financial Times, les investisseurs sont particulièrement attirés par les Etats-Unis, considéré comme un marché où l'on peut faire fructifier ses investissements dans de nouveaux médicaments. Et ce, contrairement à de nombreux autres pays qui comptent avec la présence de régulateurs de prix.