Sanofi rassure sur le futur du Doliprane en France sans pouvoir garantir le maintien de la production

Le directeur financier de Sanofi a assuré ce jeudi que le projet de séparation de l'activité de médicaments sans ordonnance du groupe ne signifie « pas la fin du Doliprane en France ». Reste que, puisque « aucune décision » n'a encore été prise concernant les modalités de scission, l’incertitude plane sur le futur de la production.
Sanofi a par ailleurs annoncé ce jeudi ses résultats du premier semestre : un bénéfice net en baisse de -34,5% et un chiffre d’affaires en hausse de +5,1%.
Sanofi a par ailleurs annoncé ce jeudi ses résultats du premier semestre : un bénéfice net en baisse de -34,5% et un chiffre d’affaires en hausse de +5,1%. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Le Doliprane continuera-t-il d'être produit en France ? Le doute plane depuis que Sanofi, le laboratoire qui le produit, a annoncé à l'automne dernier son intention de céder son pôle Santé Grand Public, qui commercialise des médicaments disponibles sans ordonnance et des compléments alimentaires. Cette division, baptisée Opella, comprend, outre Doliprane, d'autres produits de santé comme Mucosolvan, Lysopaïne ou encore Novanuit. Un appel d'offres a été lancé fin juin dans cette l'optique de cette vente.

« Notre projet n'est en aucun cas synonyme de la fin du Doliprane en France », a néanmoins assuré le directeur financier de Sanofi, François-Xavier Roger, au cours d'une conférence de presse ce jeudi. Et d'ajouter : « Aucune décision n'a été prise » sur les potentiels scénarios de scission d'Opella, souhaitant lever des « malentendus sur le futur du Doliprane ».

Toutes les options restent ouverte

Ainsi, Sanofi garde « toutes les options ouvertes dont une introduction en Bourse ou une cession » de ce pôle de santé grand public, a confirmé le directeur financier, le groupe prévoyant de « sélectionner la meilleure option pour Sanofi et ses actionnaires dans les prochains mois ».

Le calendrier a été maintenu avec une transaction réalisée « au plus tôt au quatrième trimestre 2024 », a rappelé François-Xavier Roger. Des éléments de langage déjà rappelés fin juin, le groupe ayant affirmé garder « toutes les options ouvertes afin de maximiser la création de valeur pour toutes nos parties prenantes ».

Le responsable a par ailleurs assuré que l'investissement de 20 millions d'euros annoncé l'an dernier sur le site de Lisieux était « bien engagé » et « entièrement dédié à accroître la production de Doliprane », « une marque française emblématique d'Opella, fabriquée en France et vendue principalement en France ».

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Plusieurs offres déjà déposées

Dans le cadre de ce projet de cession, de premières offres indicatives ont été déposées la semaine dernière, notamment celle du fonds français PAI Partners, selon une source au fait du dossier. Et ce ne serait pas la seule, selon l'agence d'informations financières Bloomberg.

La société de capital-investissement Advent International et le fonds britannique Clayton Dubilier & Rice ont aussi soumis une offre préliminaire, a-t-elle indiqué la semaine dernière, citant elle aussi des sources proches du dossier, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat. Ces offres valoriseraient la division jusqu'à 15 milliards d'euros, d'après le média.

Les négociations étant en cours, certains candidats à une offre pourraient cependant choisir de s'impliquer ultérieurement dans le processus, tandis que d'autres pourraient encore se manifester, ont ajouté ces sources. CVC Capital Partners, et un consortium composé de Bain Capital et de Cinven, n'ont en revanche pas présenté d'offres dans les délais impartis, ont précisé les sources. Le laboratoire pharmaceutique prévoirait de conserver une part minoritaire du capital d'Opella.

Sanofi veut devenir un champion de l'immunologie

Cette opération, considérée par le marché comme l'une des plus importantes à venir dans le secteur pharmaceutique, répond à l'ambition du groupe de devenir un champion de l'immunologie en mettant l'accent sur les médicaments innovants.

C'est d'ailleurs dans cette optique que Sanofi a annoncé en mai dernier un investissement « historique » de près de 1,1 milliard d'euros pour sa production de médicaments en France. Avec notamment la construction d'une nouvelle usine sur son site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) « qui permettra de doubler la capacité de production d'anticorps monoclonaux sur le site », utilisés dans le traitement des cancers, les maladies auto-immunes et les maladies infectieuses.

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Prévision revue à la hausse pour 2024

Le géant pharmaceutique a par ailleurs annoncé ce jeudi ses résultats enregistrés depuis le début de l'année. Ainsi, entre janvier et juin, Sanofi a vu son bénéfice net se replier de -34,5%, à 2,263 milliards d'euros, comparé à la même période l'année dernière. En revanche, son chiffre d'affaires a augmenté de +5,1%, à 21,209 milliards d'euros.

Les revenus du groupe ont notamment été portés par son produit vedette, le Dupixent, un anticorps monoclonal approuvé pour traiter diverses maladies. Ses ventes ont grimpé de +25,8%, à 6,138 milliards d'euros sur le semestre. Rien que sur le deuxième trimestre, ce « médicament unique » a réalisé plus de 3 milliards d'euros, une performance « vraiment exceptionnelle », selon François-Xavier Roger. Il a d'ailleurs confirmé s'attendre « à atteindre environ 13 milliards de ventes cette année ».

Sanofi a en tout cas relevé sa prévision de bénéfice net par action (BNPA) des activités, un indicateur de référence, pour l'ensemble de l'année. « Il devrait être stable à taux de change constant » en 2024, « soit une amélioration par rapport aux perspectives initialement annoncées d'une baisse du BNPA des activités dans le bas de la fourchette à un chiffre », selon un communiqué du groupe. Ce relèvement « reflète une exécution accélérée de la transformation de Sanofi axée sur son portefeuille de R&D », est-il expliqué.

À la suite de cette annonce, l'action de Sanofi a caracolé en tête du CAC 40 ce jeudi matin. Elle a gagné +3,60%, à 96,94 euros aux alentours de 10h00.

(Avec agences)

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Commentaire 1
à écrit le 25/07/2024 à 18:33
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Le Doliprane n'est pas non plus LE champion pour calmer la douleur.

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