Expliseat, le fabricant de sièges de transport, veut tripler la capacité de son premier site d’assemblage

Expliseat fait partie des dix startup et PME lauréates du nouvel appel à projets national « première usine ». Grâce à un soutien de 2 millions d’euros, l’entreprise, qui fabrique des sièges de transport, va augmenter la capacité de son site d’assemblage situé dans les Pays de la Loire, du côté d’Angers. Avec une ambition en tête : devenir le quatrième acteur mondial de son marché.
Photo du premier site d’assemblage de l'entreprise Expliseat en terre angevine.
Photo du premier site d’assemblage de l'entreprise Expliseat en terre angevine. (Crédits : Expliseat)

Dispositif de la politique de réindustrialisation de l'Hexagone, l'appel à projets "première usine" de France 2030 compte dix nouveaux lauréats. Parmi eux : Expliseat, une entreprise qui a conçu, certifié et développé le premier siège de transport en composite. « Depuis 2011, nous avons livré 12.000 sièges dans le monde entier pour l'aéronautique », indique son dirigeant Amaury Barberot. Selon lui, le marché pèse 2 milliards d'euros par an. Il est occupé par trois grands leaders mondiaux. L'équipementier aéronautique français Zodiac qui a été racheté par le motoriste Safran en 2017, l'allemand Recaro et l'Américain Collins.

« Notre ambition : devenir le quatrième acteur mondial. »

Pour y parvenir, l'entreprise mise sur une nouvelle génération de sièges, plus légers. « Chaque siège pèse environ 6 kilos, soit 35% de moins qu'un siège classique. » De quoi alléger le poids total des avions. « Cela représente un gain de masse de 600 kilos par avion. » Et donc de réduire dans le même temps leur consommation de carburant et leurs émissions de CO2. D'après Amaury Barberot l'économie est estimée « entre 3% et 5% ». Ces sièges seraient aussi plus robustes. « Contrairement aux modèles réalisés par la concurrence, nos sièges (notamment les accoudoirs) ne sont pas fabriqués en plastique mais en aluminium, pour une durée de vie plus longue. Nous améliorons également le confort avec l'ajout de coussins supplémentaires. »

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Tripler la capacité industrielle

Jusqu'alors Expliseat opérait en sous-traitance industrielle.

« L'assemblage était réalisé par une entreprise du côté de Montauban », indique Amaury Barberot.

Mais, désormais, l'entreprise parisienne dispose de son propre site d'assemblage à Avrillé dans le Maine-et-Loire. Voilà tout juste un an qu'elle a investi l'ancien site d'Hormann, alors disponible à la location. Un bâtiment de 6.000 m2 certifié lieu de production aéronautique (depuis novembre 2023) qui doit accompagner la montée en cadence de la fabrication. « Nous avons signé un contrat avec Air France pour concevoir les futurs fauteuils de l'appareil Embraer 190 (23 avions à minima) opérés par la filiale régionale HOP! mais aussi décroché une commande d'Air Canada pour le renouvellement des cabines d'une partie de la flotte du Dash 8-400 et conclu un accord avec Jazeera Airways pour équiper des Airbus A320. Nous avons donc besoin de multiplier par trois notre capacité de production. Or, notre partenaire sous-traitant n'avait pas cette capacité industrielle. Raison pour laquelle nous avons décidé d'internaliser l'assemblage. » Cette usine située dans l'agglomération angevine est aussi « l'occasion d'investir dans des outils industriels plus modernes et d'améliorer la compétitivité du produit. »

Ici, l'ambition est de produire 25.000 sièges par an. Pas uniquement pour l'aéronautique mais aussi pour le ferroviaire. Un axe de diversification pris depuis trois ans. Expliseat a en effet signé deux contrats de R&D, notamment avec la SNCF. En parallèle, il est également prévu de produire dans cette usine des cadres de vélo pour la marque Bastille à partir du second semestre 2024.

Un soutien de 2 millions d'euros

Dans le cadre de l'appel à projets national « première usine », le soutien se monte à 2 millions d'euros (sous forme de subventions et d'avances remboursables), le projet d'usine portant sur un budget global de près de 10 millions d'euros.

Cette somme va permettre à l'entreprise d'acquérir une deuxième ligne de production de 30 mètres de long (avec une quinzaine de postes de travail) qui permettra de coller les structures des sièges d'avion. Laquelle sera livrée cet été. L'inauguration de l'usine est quant à elle prévue en septembre prochain.

Un site dont l'effectif est voué à grossir. Il devrait accueillir 70 personnes à l'horizon 2027, selon les prévisions d'Amaury Barberot, contre 25 personnes (dont une dizaine d'opérateurs de production) aujourd'hui.

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