BTP : comment Myral se met en ordre de bataille pour une décarbonation massive

Située à Is-sur-Tille, en Bourgogne, l'entreprise Myral a inauguré son nouveau siège regroupant ses différentes filiales. Un bâtiment en ossature bois, avec une isolation thermique par l’extérieur 100% biosourcés et recyclés qui illustre son savoir-faire. Une première en France.
Le nouveau bâtiment du siège social de Myral à Is-sur-Tille, en Bourgogne.
Le nouveau bâtiment du siège social de Myral à Is-sur-Tille, en Bourgogne. (Crédits : Myral)

Rénover énergétiquement 500.000 logements par an. Tel est l'objectif fixé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, et ce, depuis 2017. Un objectif que l'entreprise Myral, s'efforce de nourrir en proposant des solutions d'isolation par l'extérieur. Née dans le garage de la maison familiale en 1987, elle est devenue un véritable industriel. Le groupe Myral compte désormais quatre entités, 120 salariés, pour un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros cumulées.

En 40 ans, plus de 100.000 logements ont fait appel à la PME bourguignonne. A titre indicatif, 300.000 m² de panneaux pour l'isolation thermique par l'extérieur (ITE) sortent chaque année de l'usine. Mais quid de cette dernière ? Via sa politique RSE, l'entreprise a mené une étude sur trois ans pour évaluer son impact carbone.

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Résultat, 85% de ce dernier provenait de ses matières premières. « Nous avons cherché les matières premières les plus vertueuses possibles. Ce qui ne signifie pas pour autant des matières premières issues de la nature. Au contraire », souligne Sylvain Monnot, président de Myral.

« Pour nous, une matière première vertueuse doit avoir un faible impact environnemental et gagner en valeur ajoutée dans sa seconde vie. Nous voyons dans le déchet cette matière première », poursuit-il.

La PME bourguignonne utilise aujourd'hui trois matières premières : l'aluminium, l'isolant et le PVC. Celles-ci sont issues de trois familles de déchets : les canettes, les bouteilles plastiques, et les plaques d'immatriculation. « En 2024, l'objectif fixé est que notre système d'isolation thermique par l'extérieur (ITE) ait réduit de près de deux-tiers son impact carbone, soit 63% », confie le dirigeant.

La chaine de production à l'intérieur du nouveau bâtiment

Un bâtiment à l'image de son savoir-faire

Pas de faux plafond, ni de cloison et du mobilier existant réemployé. La sobriété est le maître-mot qui a ainsi guidé ce nouveau bâtiment hébergeant le siège social du groupe.

« Il n'y a rien d'extravagant, que l'essentiel. De la chaleur, du bon sens, de la convivialité et l'envie de procurer un espace de travail où il fait bon travailler », fait valoir Sylvain Monnot.

Un investissement qui s'élève à 2,4 millions d'euros pour l'ensemble des travaux. La structure est en bois pré-industrialisé avec une isolation thermique par l'extérieur. Un complexe décarboné à près de 100% de matières biosourcées et recyclées. Un des facteurs de choix des partenaires a également été la proximité. « Nous avons travaillé avec des entreprises locales », précise le président de Myral. Ce bâtiment devait être « la plus belle illustration » du savoir-faire de l'entreprise.

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« Les façades du bâtiment sont fabriquées avec un aluminium 100% recyclé. C'est une première en France », se félicite Sylvain Monnot. Par exemple, pour l'isolation, l'entreprise a utilisé cinq bouteilles en plastique recyclé par mètre carré. Quant au PVC utilisé dans les panneaux, il est issu des déchets de la déconstruction de l'ancien bâtiment. « Grâce à cette recette, nous avons réussi à diviser par trois l'impact carbone de notre production », souligne le président de Myral, par ailleurs labellisée Origine France Garantie.

« Le site devient aujourd'hui un complexe industriel à la pointe en matière de massification de la rénovation des bâtiments et de décarbonatation », affirme Sylvain Monnot.

La chaine de production à l'intérieur du nouveau bâtiment

Depuis 2017, tous les fabricants de produits de construction et de décoration ont l'obligation de déclarer leur impact carbone sur la base de données Inies, via la fiche de déclaration environnemental et sanitaire. Aussi appelée FDES, cette dernière apparaît comme une sorte de carte d'identité environnementale des produits basée sur les résultats de l'analyse du cycle de vie (ACV) d'un produit.

« Sur les 150 produits répertoriés au niveau national, voire européen pour certains, Myral arrive dans le top 5 des produits au plus faible impact carbone », souligne Sylvain Monnot.

La chaine de production à l'intérieur du nouveau bâtiment

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