Poulain et Impériales Wheels : deux fleurons du Centre-Val de Loire menacés

L’annonce de la fermeture du site de la marque de chocolat Poulain à Blois et la liquidation du dernier fabricant français de jantes Impériales Wheels, à quelques jours du premier tour des élections législatives, illustrent les difficultés pour l’Etat et les collectivités à maintenir en place le tissu industriel de l’Hexagone.
La délocalisation de Poulain en Alsace et en Slovaquie mettrait fin à plus d’un siècle et demi d’histoire industrielle en Loir et Cher.
La délocalisation de Poulain en Alsace et en Slovaquie mettrait fin à plus d’un siècle et demi d’histoire industrielle en Loir et Cher. (Crédits : DR)

La messe n'est pas encore dite. C'est du moins ce que croit le maire PS de Blois Marc Gricourt, qui participait samedi dernier à la manifestation organisée par les syndicats de Poulain devant la préfecture et Loir-et-Cher pour s'opposer à la fermeture envisagée du site par le groupe Carambar & co (Suchard, Krema, etc). Elle se traduirait par le licenciement de 102 salariés, avec une délocalisation de la production dans l'usine alsacienne de Carambar & co ainsi qu'en Slovaquie au sein d'une unité du groupe allemand Kruger.

Avec le président de la région Centre Val de Loire, François Bonneau, le premier édile a joint le 14 juin son Pdg, Marc Auclair, pour trouver une solution alternative... et mettre la pression en perspective du prochain CSE qui se tiendra le 25 juin. « L'entreprise Poulain est saine et profitable, assure Marc Gricourt. Pour pallier la surcapacité de l'outil industriel qui justifierait cette fermeture, Carambar & Co pourrait, par exemple, y fabriquer d'autres confiseries ». Si le groupe maintient sa décision d'arrêt de son activité en Loir et Cher, le maire de Blois espère parallèlement le convaincre de céder l'outil industriel, mais aussi et surtout la marque, afin d'attirer un éventuel repreneur. Marc Gricourt multiplie ainsi les contacts en ce sens, afin que Poulain reste Loiréchérien.

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40 millions d'euros alloués par l'Etat et partis en fumée

Si la saga industrielle de Poulain garde une chance, ténue, de perdurer en Centre-Val de Loire, l'histoire d'Impériales Wheels, dernier fabricant français de jantes automobiles basé dans l'Indre, s'est, elle, arrêtée net. Après son placement en redressement judiciaire en février dernier, la société a été liquidée le 20 juin par le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône dans le Rhône, où est située sa maison mère depuis 18 mois, Saint-Jean industries. À la clé, le licenciement de 176 salariés.

Face à la fermeture inéluctable du site de Villebarou dans l'agglomération de Châteauroux, le maire divers droite de la ville, Gil Averous, bataille quant à lui sur le reclassement des salariés. En ligne de mire, non seulement la mise en place rapide d'une cellule d'accompagnement pour le reclassement des collaborateurs, mais encore l'attribution d'un fonds de soutien financier au territoire.

Sur les 50 millions qui avaient été alloués en 2022 lors de la reprise à Saint Jean industries pour redynamiser Impériales Wheels, 10 millions d'euros ont été gelés, vu la défiance provoquée auprès de Bercy par le repreneur. « Cette somme pourrait d'une part servir à la formation des salariés à d'autres métiers connexes de l'automobile, comme l'aéronautique en pleine croissance, explique Gil Averous. D'autre part, elle servirait à attirer de nouvelles entreprises sur le territoire, notamment dans le recyclage des batteries et du gazon synthétique, permettant également d'assurer le reclassement d'une partie des employés sur le carreau d'Impériales Wheels ».

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Commentaires 4
à écrit le 25/06/2024 à 11:32
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Encore un fleuron de l'industrie qui va disparaître dans le Loir-et-Cher inadmissible encore les actionnaires qui s'en mettent plein les poches

à écrit le 24/06/2024 à 10:53
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"40 millions d'euros alloués par l'Etat et partis en fumée" Un classique, ben oui je connais très bien le problème des papeteries de Condat et c'est le même, sachant que ces sommes allouées, par milliards au secteur privé ne osnt pas prises en compte...

le 24/06/2024 à 11:30
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Il faudrait peut-être changer certaines habitudes dans les procédures d’interventionnisme économique étatique. Quand on paye (subventions) la règle générale dans le privé, c'est qu'on a son mot à dire = on appelle cela un actionnaire. Ceux qui demand...

le 24/06/2024 à 17:25
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Et si on se penchait sur les chiffres à mon avis on aurait surtout des entrepôts et des usines à goudron sachant que les chinois ne veulent plus accueillir de nouvelles usines polluantes sur leur sol.

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