General Motors va verser 146 millions de dollars de pénalités pour avoir sous-évalué ses émissions de CO2

General Motors a passé un accord avec l'Agence américaine de sécurité routière (NHTSA) sur le versement de 145,8 millions de dollars au titre de pénalités. Le constructeur américain a été épinglé pour avoir sous-évalué le niveau des émissions de quelque 5,9 millions de ses véhicules, des pick-up et des SUV.
Les véhicules de General Motors concernés par la sous-évaluation sont des pick-up et des SUV fabriqués entre 2012 et 2018. Ils sont aujourd’hui en circulation.
Les véhicules de General Motors concernés par la sous-évaluation sont des pick-up et des SUV fabriqués entre 2012 et 2018. Ils sont aujourd’hui en circulation. (Crédits : JONATHAN ERNST)

145,8 millions de dollars : c'est le montant des pénalités que va devoir verser General Motors à l'Agence américaine de sécurité routière (NHTSA). Le géant automobile est épinglé pour avoir sous-évalué le niveau des émissions de quelque 5,9 millions de véhicules, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la NHTSA. Des tests réalisés sur certains de ces modèles ont montré que leurs émissions de dioxyde de carbone étaient supérieures, en moyenne, de plus de 10% aux niveaux déclarés par GM, selon l'Agence de protection de l'environnement (EPA).

Le constructeur a également consenti à effacer des crédits carbone équivalents à environ 50 millions de tonnes de CO2, a indiqué l'EPA. Cela revient à renoncer à plusieurs centaines de millions de dollars puisque ces crédits ont une valeur marchande. Les voitures concernées par la sous-évaluation sont des pick-up et des SUV fabriquées entre 2012 et 2018. Ils sont aujourd'hui en circulation.

Les États-Unis durcissent les normes

Les transports sont la première source d'émissions de gaz à effet de serre outre-Atlantique. Un sujet que le gouvernement Biden a pris à bras-le-corps en imposant des normes d'émissions à ne pas dépasser. En mars dernier, de nouvelles règles, encore plus restrictives, ont été présentées. Elles doivent permettre d'éviter l'émission de 7,2 milliards de tonnes de CO2 d'ici 2055, selon l'EPA. Cela représente environ quatre fois les émissions du secteur des transports en 2021.

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Cette nouvelle réglementation restreint progressivement les émissions annuelles moyennes autorisées pour les nouveaux véhicules de chaque constructeur. Elle les incite de facto à électrifier leur flotte, mais sans fixer de quota précis de véhicules propres à vendre. En toile de fond, le gouvernement espère arriver à faire en sorte que la moitié des voitures vendues aux États-Unis en 2030 soient électriques.

Il revient toutefois aux constructeurs de choisir quelles technologies ils souhaitent adopter pour réduire leurs émissions. Par le passé, ils ont pu alléger leurs véhicules ou améliorer l'efficacité de leur moteur. Ils pourraient aussi adopter de nouveaux filtres à particules. Mais dans la mesure où nombre de constructeurs sont désormais bien engagés dans la transition vers l'électrique, l'EPA mise surtout sur une accélération de ce mouvement. Celle-ci comptabilise d'ailleurs les voitures hybrides rechargeables parmi les possibilités offertes pour réduire les émissions.

D'après les calculs de l'agence, grâce aux nouvelles normes, les véhicules électriques pourraient représenter jusqu'à 56% des véhicules légers vendus d'ici les années 2030 aux États-Unis. C'est toutefois moins que les 67% envisagés encore l'année dernière.

Une électrification poussive

Reste que, entre les ambitions et la réalité, le fossé est parfois grand. Et ce pourrait être le cas au sujet des voitures électriques outre-Atlantique. General Motors a ainsi revu en baisse début juin ses prévisions de ventes de véhicules électriques en 2024 en raison d'un marché moins vif. Le constructeur s'attend désormais à écouler entre 200.000 et 250.000 véhicules électriques sur l'exercice en cours, contre 200.000 à 300.000 prévus auparavant.

« Nous pensons que cela reflète la dynamique actuelle » du marché, a expliqué Paul Jacobson, le directeur financier du groupe. Et de rassurer : « Bien que nous assistions à un léger ralentissement de la croissance dans notre gamme, c'est toujours assez bon ».

Lire aussiVoitures électriques : les Etats-Unis loin derrière la Chine et l'Europe

En 2023, les ventes de véhicules électriques n'ont représenté qu'environ 7,6% du total des unités écoulées aux États-Unis, selon le cabinet Cox Automotive. C'est toutefois quatre fois plus qu'en 2021, selon le gouvernement américain. Mais pour l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), la part de marché des électriques devrait bien progresser cette année pour atteindre 11%, grâce à la concurrence entre constructeurs, la baisse des prix des batteries et des voitures et des aides publiques à l'électrification. Les États-Unis seraient toutefois loin derrière l'Europe (25% de parts de marché attendues en 2024) et surtout de la Chine (45%), estime l'organisation.

Et selon les projections de l'AIE, seulement un véhicule sur cinq roulant aux États-Unis devrait être électrique en 2030, loin de l'objectif d'un sur deux du gouvernement. Un niveau égal à l'Europe, quand la Chine serait à un véhicule sur trois.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 04/07/2024 à 9:04
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Il va falloir très rapidement sortir la justice européenne de la misère je vous le dis moi...

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