Fini de chercher fébrilement sa carte bleue, puis de tendre le bras vers l'automate. A partir de ce mercredi (19 juin), les usagers de l'autoroute A14 parcourront sans arrêt les 20 kilomètres qui relient le quartier de La Défense dans les Hauts-de-Seine à Orgeval dans les Yvelines d'où ils peuvent rejoindre l'autoroute Paris-Normandie.
Après l'A79 dans l'Allier, le tronçon francilien sera le second axe autoroutier français à passer intégralement sous le régime du flux libre ou free flow pour les Anglo-saxons. Déjà en vigueur chez beaucoup de nos voisins, il consiste, rappelons-le, à faire disparaître les barrières de péage (ici, celles de Montesson et de Chambourcy) au profit de portiques de détection automatique placés au-dessus des voies.
Quant au paiement -toujours obligatoire-, il ne s'effectuera plus sur des bornes mais par trois modalités différentes, au choix. Soit par l'intermédiaire d'un badge télépéage, soit directement sur le site du concessionnaire (sanef.com), soit enfin dans l'un des 3.500 bureaux de tabacs du réseau Nirio de la Française des Jeux.
Et gare aux retardataires. Pour ne payer que son dû, le règlement devra être effectué dans les 72 heures suivant le trajet. A défaut, l'automobiliste négligent devra s'acquitter d'une amende qui pourra aller de 10 euros si le paiement est honoré dans les quinze jours jusqu'à 375 euros s'il ne l'est pas dans les deux mois. A bon entendeur.
Sur l'A13, les barrières tomberont avant Noël
La bascule de la « petite » A14 (entre 20.000 et 30.000 usagers quotidiens) constitue un premier crash test pour la société concessionnaire qui a investi 120 millions dans l'opération. La Sanef s'apprête en effet à opérer la même transition à beaucoup plus grande échelle, dans quelques mois. A compter de la mi-décembre, le péage flux libre sera déployé sur la totalité de l'autoroute A13 entre Paris et la Normandie. Un axe qui figure parmi les plus fréquentés de l'Hexagone avec pas moins 8 millions d'usagers annuels.
Directeur général de la Sanef, Arnaud Quémard s'attend d'ailleurs à faire quelques mécontents, notamment parmi les utilisateurs occasionnels. Lesquels représentent tout de même 80% de la clientèle de l'A13. « Il va y avoir des difficultés », admet-il.
Dans cette perspective, la filiale d'Abertis vient d'inaugurer un nouveau centre de relation-client bilingue (français-anglais) dont le siège est situé à Petit-Couronne dans la Métropole de Rouen. Complété par deux annexes, à Montesson (Yvelines) et Pont-Lévêque (Calvados), l'établissement sera joignable par mail et téléphone*. Il devrait employer plus de 250 collaborateurs à pleine capacité « soit environ 150 emplois de plus que le péage avec barrières », précise la société.
Leurs missions ? Fournir informations et assistance aux clients, répondre aux réclamations mais aussi s'assurer, le cas échéant, que la plaque d'immatriculation identifiée par le portique correspond bien au passage du véhicule de même que la tarification qui lui est appliquée. L'enjeu est d'abord environnemental, rappelle la Sanef. Le flux libre devrait, en effet, permettre d'économiser 50.000 tonnes de CO2 par an... et aux Parisiens en route vers la côte fleurie de gagner une demie-heure lors des week-ends les plus chargés.
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*Par téléphone au 09 708 08 709 (sans surtaxe) ou sur le site sanef.com
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