Affaire Ghosn : deux magistrats français se rendent à Tokyo

Par latribune.fr  |   |  313  mots
Visé par un mandat d'arrêt de la justice française, Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir mis au point, entre 2012 et 2017, un schéma de blanchiment en bande organisée et de corruption, accusations qu'il conteste. (Crédits : MOHAMED AZAKIR)
Les deux magistrats de Nanterre doivent mener des interrogatoires sur d'importants flux financiers considérés comme suspects. Ils resteront à Tokyo jusqu'à vendredi.

L'objectif est de mener des interrogatoires. Samedi, dans le cadre de l'enquête en cours à Nanterre visant Carlos Ghosn, l'ex-patron de l'alliance Renault Nissan, deux magistrats et un enquêteurs français sont arrivés à Tokyo, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Le parquet de Nanterre a confirmé qu'ils doivent y rester jusqu'à vendredi.

Les deux magistrats de Nanterre et l'enquêteur de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s'intéressent à d'importants flux financiers considérés comme suspects. Ils tenteront de savoir si les personnes interrogées étaient "informées" de ces flux, voire les avaient "validés", a précisé le parquet à l'AFP.

Un versement de primes maquillé par des écritures comptables

Visé par un mandat d'arrêt de la justice française, Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir mis au point, entre 2012 et 2017, un schéma de blanchiment en bande organisée et de corruption, avec quatre responsables du distributeur automobile omanais Suhail Bahwan Automobiles (SBA). Il conteste ces accusations. Selon une source proche de l'enquête, Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir ordonné le versement de primes de Renault au distributeur SBA, "maquillées par un certain nombre d'écritures comptables tels que des bonus, des reprises sur stock", et dont une partie était ensuite envoyée à des sociétés écrans appartenant à son propre entourage.

L'information judiciaire ouverte en février 2020 à Nanterre, dans laquelle Renault s'est constituée partie civile, a donné lieu le 21 avril dernier à l'émission d'un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn pour corruption passive, abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment en bande organisée entre 2012 et 2017. L'ancien  patron est également visé par un mandat d'arrêt de la justice japonaise, pays où il devait être jugé pour malversations financières, avant sa fuite fin 2019 pour le Liban.

(Avec AFP)