Renault relocalise à Flins la production de la Clio II

Par latribune.fr  |   |  382  mots
La direction du constructeur a annoncé lors d'un comité d'entreprise à l'usine de Flins, le rapatriement de la production de la Clio II fabriquée jusqu'à présent en Slovénie dans l'usine de Novo Mesto. Cette décision permettra de créer 400 emplois. Bruxelles va demander des explications à Paris.

La direction de Renault a annoncé, vendredi 20 mars lors d'un comité d'entreprise à l'usine de Flins, le rapatriement de la production de la Clio II fabriquée jusqu'à présent en Slovénie dans l'usine de Novo Mesto. Cette décision permettra de créer 400 emplois. En fait il s'agit plutôt d'un réaffectement que d'une relocalisation. Pour Emmanuel Couvreur, secrétaire du comité de groupe européen du constructeur, il n'y a pas de volonté stratégique de Renault de relocaliser de la production. La Clio II, même si elle marche bien, ne représente pas, pour Flins, l'avenir de l'automobile".

Nicolas Sarkozy avait fait du sujet de la relocalisation de la production, puis de la localisation de la production en France des voitures vendues dans l'Hexagone une condition non négociable pour aider les constructeurs. Lors d'une visite à Vesoul (Haute-Saône) dans une usine PSA, le chef de l'Etat s'était dit "stupéfait" d'avoir constaté que la France est devenue importatrice nette de véhicules.

La décision de Renault répond plutôt à une problématique industrielle que politique. En effet, l'usine de Novo Mesto tourne actuellement à plein régime, grâce au succès de la Twingo qui bénéficie d'une forte demande liée à la prime à la casse. Reste que pour Flins, qui fabriquait jusqu'à présent la Clio III, c'est une bouffée d'oxygène. Pour maintenir les deux équipes, la production est passée de 60 voitures à 40 voitures à l'heure.

Pour Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, cette décision est liée au plan automobile français qui "commence à obtenir des résultats". Le plan automobile, annoncé début février, prévoit 7,8 milliards d'euros pour aider le secteur à sortir de la crise, dont 6 milliards de prêts à taux préférentiels pour Renault et PSA Peugeot Citroën, en contrepartie d'engagements sur le maintien de la production en France.

La Commission de Bruxelles qui chasse toute trace de protectionnisme contraire au droit européen a annoncé qu'elle allait demander des explications à Paris. Le gouvernement français avait indiqué que son plan d'aides au secteur auto comprenait une obligation de ne pas délocaliser ni supprimer des emplois mais sans qu'une telle obligation ait été juridiquement confirmée ensuite.

(retrouvez le communiqué de Renault).