Réindustrialisation en Bourgogne-Franche-Comté : SGT, le pionnier des sites clés en main

C’était la première usine implantée sur le site « clé en main » de Saôneor, à Chalon-sur-Saône en 2019. La PME familiale, SGT, spécialisée dans la fabrication de préformes pour les bouteilles en PET, poursuit son déploiement.
Maxime Durand, le directeur du site de Chalon-sur-Saône
Maxime Durand, le directeur du site de Chalon-sur-Saône (Crédits : Le Grand Chalon)

Le mois dernier, le gouvernement annonçait 55 sites labellisés « clé en main », pour attirer les investisseurs sur le territoire. Deux seulement se trouvaient en Bourgogne-Franche-Comté. La zone Saôneor à Chalon-sur-Saône, elle, faisait partie de la première vague de labellisation, dès 2018. Le président (LR) du Grand Chalon (Saône-et-Loire), Sébastien Martin, avait été très clair sur sa volonté d'accueillir uniquement des entreprises qui « apportent de la valeur ajoutée aux territoires ». Exit donc les logisticiens très demandeurs de surfaces (environ 30% des demandes auprès du Grand Chalon).

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 Une implantation en moins d'un an

La Société Générale des Techniques (SGT), première entreprise à s'y installer en 2019, répondait aux critères d'éligibilités puisque la PME familiale (500 salariés, 294 millions d'euros de CA) produit du plastique recyclé à destination des embouteilleurs. « En sept mois seulement, nous avons pu installer notre deuxième site de production Français (ndlr : le premier site se trouve en Loire Atlantique, près de Nantes) », se souvient Maxime Durand, le directeur du site de Chalon-sur-Saône. Toutes les études préalables (étude Faune Flore 4 saisons, loi sur l'eau, etc...) ayant été réalisées, l'industriel n'avait plus qu'à déposer son permis de construire.

Se rapprocher de ses clients à l'Est et à l'export

Déjà implantée en Loire-Atlantique, près de Nantes, depuis les années 80, le groupe SGT avait décidé en 2018 de construire une deuxième usine dans l'Est pour approvisionner au plus près ses clients, notamment à l'export vers l'Allemagne (l'entreprise réalise 30% de son chiffre d'affaires est à l'export). Celle-ci est spécialisée dans la fabrication de « préformes », un produit intermédiaire qui est ensuite soufflé en un contenant en polyéthylène téréphtalate (PET). En l'occurrence, les préformes qui sortent des lignes de production de SGT sont destinées à devenir des bouteilles de Badoit, Évian, Oasis, Coca-Cola ou encore Actimel. Chaque préformes répond à des critères bien précis de poids, de couleurs et de formes en fonction des besoins de leurs clients. « 80% de notre production est destinée à l'alimentaire. Le reste, à la cosmétique », précise Maxime Durand.

Créer sa propre entité de recyclage

« L'avantage de s'implanter sur un site neuf, c'est que nous avons la possibilité de nous agrandir », remarque Fabien Tabart, responsable production chez SGT. Un an après son installation à Chalon-sur-Saône, le PDG du groupe Frédéric Mignot inaugurait sa première usine de recyclage du PET, baptisée Société Générale de Recyclage (SGR). L'idée étant de produire sa propre matière recyclée pour l'injecter ensuite dans les préformes. D'une capacité annuelle de 12.000 tonnes, la SGR produit un r-PET de qualité premium équivalent au PET vierge, apte à un contact alimentaire direct et approuvé par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). « Le choix du groupe a été d'aller au-delà de la règlementation », précise Maxime Durand. En effet, lorsque l'industriel reçoit les paillettes de plastiques issues de la collecte et déjà broyées par un fournisseur, elles sont « en théorie », acceptable pour l'alimentaire. Toutefois, ces paillettes peuvent encore contenir des particules indésirables. « Avant de partir au recyclage, nous retrions les paillettes, c'est-à-dire que nous enlevons toutes les poussières, résidus de couleurs, ou de PET », confie Maxime Durand. Tous ces déchets sont ensuite réinjectés dans le circuit et revendus à des filières non alimentaires, telle que la filière textile, par exemple.

Une nouvelle unité de production de r-PET pour le groupe SGT

Dès le 1er janvier 2025, la règlementation européenne imposera d'avoir au minimum 25% de matières recyclées dans les bouteilles en plastique. De quoi encourager l'activité du groupe SGT. « Le marché du r-PET est très volatil », souligne Fabien Tabart. « La règlementation va permettre de lisser le marché », poursuit-il. Un marché maitrisé et en conséquence, des volumes qui risquent d'augmenter considérablement. C'est pourquoi une deuxième usine de recyclage est en cours de finalisation sur le premier site de production de préformes à Rezé, près de Nantes.

Doubler la capacité de production de r-PET

Ce nouvel investissement - qui s'élève à 9 millions d'euros - traduit la volonté de la SGT de garantir un approvisionnement continu en r-PET à l'ensemble de ses clients. « Nous augmenterons notre capacité de production de r-PET à 26 000 tonnes d'ici mi-2024 », précise Frédéric Mignot. « Ce nouveau site va nous permettre de réduire nos émissions de CO2 en limitant le flux de camions entre Chalon-sur-Saône et Rezé », poursuit-il. Un flux qui représente environ 250 camions en moins par an.

Les machines sont en cours de test et devraient être opérationnelles d'ici à la fin juin. « Pour cette nouvelle unité, nous recruterons six personnes en CDI. Les recrutements ont déjà débuté et nous avons déjà confirmé trois embauches », confie Frédéric Mignot. Pour soutenir son projet, la SGT a pu compter sur une aide financière de l'Agence de la transition écologique (ADEME) des Pays de la Loire.

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