[Article publié mercredi 7 août à 18h31 et mis à jour le 8 août à 15H43] Après la découverte d'un premier foyer de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 dans l'Hexagone, annoncée, ce mercredi, par les autorités, la crainte d'une propagation du virus se répand chez les éleveurs. Ce foyer, présent dans un élevage ovin de Marpent (Nord), a été « confirmé le 5 août » par l'agence sanitaire Anses, est le premier en France de ce sérotype, « la maladie étant jusqu'alors présente uniquement aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique », souligne la préfecture du Nord.
Depuis la confirmation de ce foyer, 22 cas de suspicions de fièvre catarrhale ovine sont apparus dans le Nord. « A chaque suspicion, un vétérinaire se déplace. Des prélèvements et des analyses sont effectués », a indiqué à l'AFP la préfecture du Nord, qui souligne qu'« en cas de contamination, l'animal doit être isolé et désinsectisé ».
Dans le détail, des suspicions sont apparues dans deux à trois élevages dans le Nord et trois à quatre dans l'Aisne, tous « en cours d'analyse », indique pour sa part Simon Ammeux, président de la FRSEA Hauts-de-France, fédération régionale du syndicat agricole FNSEA. Il fait également état de « deux suspicions » en Seine-et-Marne.
Maladie de la « langue bleue »
La FCO, également dite « maladie de la langue bleue », se manifeste par de la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante ou encore la perte des petits en gestation. Elle passe d'un ruminant infecté à un animal indemne par l'intermédiaire d'insectes piqueurs, des moucherons culicoïdes. Elle affaiblit les animaux, provoque des pertes économiques et perturbe les échanges internationaux. Sa détection n'entraîne pas l'euthanasie des animaux, contrairement à la grippe aviaire.
« Le sérotype 3 est une menace pour le cheptel ovin français puisque c'est un virus qui induit des manifestations cliniques qui peuvent être assez conséquentes. (...) Très clairement, il y a des ovins qui meurent » dans des proportions variables d'un élevage à l'autre, avait observé, fin juillet auprès de l'AFP, le directeur du laboratoire de santé animale de l'Anses, Stéphan Zientara.
Mise en place d'une « zone régulée »
Après la détection de ce sérotype dans un foyer belge proche de la France, le ministère de l'Agriculture a annoncé, la semaine dernière, la création d'une zone « régulée », du Pas-de-Calais à la Moselle, où les déplacements de bovins, chèvres et moutons sont soumis à des restrictions.
Une campagne de vaccination doit aussi débuter. Le ministère de l'Agriculture a dit, lundi, disposer de 4,6 millions de doses.
« Les cinq départements des Hauts-de-France sont en zone prioritaire pour la diffusion des vaccins », assure à l'AFP Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la région en charge de l'agriculture.
Les élevages d'ovins de la région comptent 100.000 têtes, sans compter les particuliers, précise-t-elle.
La FCO, qui n'est pas transmissible aux humains, est également présente en France par les sérotypes 4 (en Corse) et 8 (en France continentale). Mais les cheptels français n'ont développé aucune résistance au sérotype 3, auquel ils n'ont jamais été confrontés.
Le sérotype 8, lui, avait déjà « décimé des élevages complets » il y a une quinzaine d'années, se souvient Bruno Leclercq, animateur de l'association ovine des Hauts-de-France et de Normandie.
Deux personnes contaminées par la grippe aviaire aux Etats-Unis Autre maladie, mais cette fois-ci avec des conséquences pour les humains. Deux personnes ont été touchées par le virus H5N1 aux Etats-Unis ce printemps. Le 1er avril, un premier cas au Texas avait été annoncé par les autorités. Il s'agissait alors « probablement » du premier cas à l'échelle mondiale d'infection à la grippe aviaire via une vache, selon les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Une deuxième personne a été touchée en mai, elle travaillait dans une ferme où le virus H5N1 a infecté des vaches laitières dans l'Etat du Michigan. Fort heureusement, les deux personnes n'ont présenté que des symptômes aux yeux et sont aujourd'hui rétablies. Mais les autorités américaines restent sur le qui-vive, redoutant qu'un nombre croissant de mammifères ne soient infectés par la maladie. Même si, pour le moment, le nombre de cas déclarés chez les humains restent rares et qu'il n'y a pas de preuve de transmission du virus d'humain à humain.
(Avec AFP)
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