Carrefour :  après l'annonce du rachat de Cora et Match, la CFDT craint une « dégradation » des conditions de travail

Ce jeudi 13 juillet, la branche « Services » de la CFDT a prévenu qu'elle allait prêter attention à « l'évolution des conditions de travail des salariés » de Cora et Match. Cette annonce intervient après le rachat de ces deux enseignes par Carrefour. Il y a quelques semaines, le groupe présidé et dirigé par Alexandre Bompard avait déclaré prévoir la suppression d’environ 1.000 postes.
La CFDT s'inquiète de l'évolution des conditions de travail des employés de Cora et Match suite à l'annonce du rachat des deux enseignes par le groupe Carrefour.
La CFDT s'inquiète de l'évolution des conditions de travail des employés de Cora et Match suite à l'annonce du rachat des deux enseignes par le groupe Carrefour. (Crédits : ERIC GAILLARD)

Les syndicats veillent au grain. Au lendemain de l'annonce de l'acquisition des enseignes Cora et Match par Carrefour, la CFDT s'inquiète d'une potentielle « dégradation » des conditions de travail. Le groupe dirigé par Alexandre Bompard a annoncé mercredi 12 juillet avoir conclu un accord avec le groupe belge Louis Delhaize en vue du rachat des enseignes, « une transaction dont la finalisation est attendue à l'été 2024 ».

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« Avec le rachat des enseignes Cora et Match, Carrefour annonce sa première acquisition majeure en France depuis plus de vingt ans et consolide son leadership de la distribution alimentaire sur son marché domestique », a déclaré le PDG de Carrefour Alexandre Bompard, PDG de Carrefour. La transaction, « valorise les actifs acquis sur la base d'une valeur d'entreprise de 1,05 milliard d'euros », précise le groupe.

Les enseignes Cora et Match comptent respectivement 60 hypermarchés et 115 hypermarchés. Elles emploient au total 24.000 salariés. L'ensemble réalisé un chiffre d'affaires hors taxes de 5,2 milliards d'euros en 2022 en France. L'opération de rachat « comprend l'acquisition des murs de 55 hypermarchés et 77 supermarchés ». Objectif, « réaffirmer son leadership sur le marché français, dans un contexte où les opportunités de croissance externe sur des actifs de qualité sont rares », précise Carrefour.

Le concurrent du groupe Leclerc a réalisé 42 milliards d'euros de vente dans le pays en 2022, un chiffre publié taxes incluses. Carrefour, qui a multiplié ces dernières années le passage de magasins en franchise ou en location-gérance (ce qui revient à en externaliser la gérance), ne communique plus sur le nombre de personnes qu'il emploie en France. Selon la CFDT, ses effectifs ont fondu sur 30.000 personnes depuis 2018, passant de 115.000 à 85.000.

La CFDT garde un œil attentif

« La CFDT Services sera particulièrement attentive sur l'évolution des conditions de travail des salariés. Elle craint une nouvelle dégradation avec ces rachats et des départs massifs », a-t-elle averti au lendemain de l'annonce.

L'organisation déplore que les salariés et leurs représentants aient été mis au courant « par voie de presse et en période estivale ». Elle annonce également la réunion d'« une cellule de crise avec l'ensemble des cadres syndicaux des trois enseignes » ainsi qu'un expert économique. Carrefour « garderait l'ensemble des personnels, mais on reste prudents, car on n'a pas encore les conditions du rachat », a déclaré mercredi Cyrille Lechevestrier, délégué syndical CFTC au sein de Cora.

« Les accords d'entreprise et les grilles de salaires sont meilleurs chez Carrefour, mais (le distributeur) a beaucoup franchisé ces derniers temps », s'inquiète Julien Aquilina, délégué syndical CGT.

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Des suppressions de postes à venir chez Carrefour

« Si le groupe Carrefour évoque une "complémentarité géographique forte", déclaration de nature à rassurer sur le maintien des 60 hypermarchés et 115 supermarchés des réseaux Cora et Match, qu'en est-il de l'avenir des sièges et bases logistiques ? », s'est interrogé dans un communiqué jeudi après-midi FGTA-FO.

Ce syndicat majoritaire chez Carrefour précise que le passage des magasins en location-gérance ou franchise est « moins-disant socialement et syndicalement pour les salariés des magasins concernés ».

Fin mai, Carrefour avait annoncé envisager de supprimer près d'un millier de postes au sein de ses sièges en France. Une source proche du dossier avait précisé que le chiffre est inférieur à 1.000 postes. Le groupe qui a des sièges à Massy (Essonne), Evry (Essonne) et Mondeville (Calvados), avait précisé fin juin prévoir jusqu'à 979 départs volontaires au niveau de ses sièges en France, « à l'exclusion des magasins et entrepôts », et sur « la base du strict volontariat ». Des réductions d'effectifs sont également prévues au niveau européen, mais ne sont pas encore connues.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 14/07/2023 à 0:08
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Et que deviennent les autres entreprises de la galaxie delhaize? Ils ont Truffaut je crois.. je serai employé ou cadre je serai inquiet .. ou chercherait du boulot à la concurrence . en général les rachats de ce type n annonce rien de bon voir la...

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