Alimentation animale : comment Ultima se différencie des géants Mars et Nestlé

LA CHAPELLE-VENDOMOISE (LOIR-ET-CHER). Pour se différencier des géants américain et suisse de l’alimentation animale, le challenger espagnol Affinity Petcare, propriétaire de la marque Ultima, mise notamment sur le développement de produits 100% naturel. Une stratégie qui semble porter ses fruits : son usine française en Loir-et-Cher va s'agrandir.
A partir de son une usine situé en pleine Beauce, Affinity France Petcare constitue la seconde filiale en importance après l'Italie de la maison mère basée à Barcelone.
A partir de son une usine situé en pleine Beauce, Affinity France Petcare constitue la seconde filiale en importance après l'Italie de la maison mère basée à Barcelone. (Crédits : Reuters)

Le site d'Affinity Petcare basé à La Chapelle-Vendômoise, entre Blois et Vendôme, sera sensiblement agrandi sur la période 2024-2025. La seule usine française du groupe espagnol, où est produite la totalité de la gamme d'aliments pour chiens et chats Ultima, doit ainsi gagner près de 2.000 m2. Cette surface complémentaire viendra s'ajouter à la superficie actuelle de 12.000 m2.

Lire aussiAlimentation animale : Mars Petcare vise 1 milliard d'euros de recettes en France en 2030

L'extension prévue du bâtiment, construit sur une parcelle de plus de sept hectares, mobilisera un investissement de l'ordre de cinq millions d'euros. L'objectif est de permettre une hausse de 15 à 20% de la production, 120.000 tonnes en 2022, à l'horizon de quatre ans. Affinity Petcare table ainsi sur un volume de près de 150.000 tonnes. Cette stratégie de croissance sera accompagnée d'une trentaine de recrutements en 2024 et 2025 au sein de l'unité qui emploie déjà 115 collaborateurs.

Lire aussiProtéines à base d'insectes : le français Ÿnsect se donne les moyens de révolutionner l'alimentation animale

Implanté en France en 2003, la filiale du groupe espagnol Affinity Petcare détenue à 100% par la famille Carulla, pilote son usine du Loir-et-Cher depuis son siège d'Issy-les-Moulineaux (92). Avec un effectif total de 190 salariés au total, elle annonce un chiffre d'affaires réalisé de 240 millions d'euros en 2022, en hausse de 12%. Spécialisé dans les croquettes, Affiny est leader en France sur ce segment avec 25% du marché canin, et occupe la seconde place concernant les chats, derrière Nestlé et sa marque Purina. En revanche, la filiale française est peu présente sur l'alimentation humide et absente dans la partie snacking pour animaux.

Sourcing « made in France »

La bonne tenue des ventes des produits Ultima est attribuée à deux facteurs.

« La provenance nationale, voire locale, des matières premières utilisées dans nos recettes constitue un premier avantage, vante le directeur d'Affinity Petcare France, Nicolas Ouziel.. Ainsi, 100% des viandes de bœufs et 79% des morceaux de poulets sont issus d'élevage français. La totalité du blé utilisé dans nos recettes provient de la plaine de Beauce ».

A cet atout « made in France », largement mis en avant dans les campagnes de communication de la marque, s'ajoute un second atout : « Nous avons privilégié dès le départ la segmentation des produits par tailles et races de chiens et de chats. Leurs besoins d'alimentation respectifs sont largement différents ».

300 millions d'euros

Numéro 3 de l'alimentation animale en France derrière Mars Petcare (propriétaire des marques Whiskas et Pedigree, notamment) et Nestlé Petcare (Purina), Affinity Petcare France tente aussi de se différencier sur le segment des aliments naturels. Baptisée « Ultima Nature », sa gamme est fabriquée à partir de filets de poissons et de viande frais occuperait 50% du marché en 2022, revendique le groupe.

« Ce créneau haut de gamme de l'alimentation animale représente pour l'instant 5 à 6% du marché français, mais a de fortes perspectives de croissance, assure le dirigeant de la filiale hexagonale. Aux Etats-Unis, il s'est situé l'année dernière à 25% des produits d'alimentation pour animaux vendus ».

Le souci d'agilité du challenger s'exprime également à travers l'innovation, notamment en termes de packaging et de nouveaux produits. Affinity, qui affirme lancer annuellement une dizaine de nouvelles recettes, multiplie les conditionnements individuels, plus économiques en période d'inflation. Une stratégie qui doit en principe générer en 2023 une hausse de 30% des recettes pour la filiale française du groupe espagnol, à 300 millions d'euros.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.