Une troisième fuite d'hélium identifiée sur Starliner, le vaisseau spatial de Boeing en route vers l'ISS

Ce vaisseau, dont c'est le premier vol test avec des astronaute à son bord, a décollé mercredi de Floride et doit s'amarrer à la Station spatiale internationale ce jeudi à 18H15 (heure de Paris). Un événement crucial pour Boeing et la Nasa alors que le constructeur américain a accumulé les années de retard sur son programme.
Le vaisseau de Boeing, Starliner, a décollé le 5 juin depuis la base de lancement de Cap Canaveral en Floride.
Le vaisseau de Boeing, Starliner, a décollé le 5 juin depuis la base de lancement de Cap Canaveral en Floride. (Crédits : USA TODAY NETWORK via Reuters Connect)

La situation se complique pour Starliner, le vaisseau spatial de Boeing qui doit s'amarrer à la Station spatiale internationale, ce jeudi. Alors qu'il a décollé la veille - avec à son bord deux astronautes de la Nasa - depuis la base de lancement de Cap Canaveral en Floride, il est victime de fuites d'hélium. De nouvelles ont ainsi été détectées en vol et une première, située sur l'un des propulseurs du Starliner, avait déjà été identifiée avant le décollage. Il avait, toutefois, été décidé de ne pas la réparer, car, après analyse, la Nasa l'avait qualifiée de « petite » et estimé qu'elle ne représentait pas de danger.

Le vaisseau « reste stable », a d'ailleurs assuré celle-ci dans la nuit de mercredi à jeudi. Les deux autres fuites d'hélium - un gaz inflammable, mais qui est utilisé pour le système de propulsion du vaisseau - sont, elles, « nouvelles depuis que le vaisseau est arrivé en orbite », a-t-elle indiqué sur X, précisant que « deux des valves d'hélium affectées ont été fermées ».

Cela n'empêchera pas l'amarrage du Starliner à l'ISS, a précisé la Nasa à l'issue d'une réunion de responsables chargés de la mission et qui ont donc donné leur feu vert. Il est prévu à 16H15 GMT (18H15, heure de Paris) et sera suivi d'une conférence de presse. « Ils ont vérifié l'état du véhicule et continuent à surveiller » le débit des fuites, a assuré l'agence spatiale. Les deux astronautes, Barry « Butch » Wilmore, 61 ans, capitaine de la marine américaine et pilote de chasse à la retraite, et Sunita « Suni » Williams, 58 ans, ancienne pilote d'essai d'hélicoptère de la marine, y resteront huit jours avant d'être ramenés en toute sécurité sur Terre par le vaisseau.

Un vol test après des années de retard

L'enjeu est crucial pour Boeing qui doit démontrer lors de ce vol test - le premier avec des astronautes à bord, le vaisseau vide ayant déjà atteint l'ISS une fois en 2022 - que le Starliner est sûr pour commencer ses opérations régulières. Par deux fois, début mai puis la semaine dernière, le décollage a été annulé au dernier moment à cause de problèmes techniques, alors que les astronautes avaient déjà pris place à bord et que la fusée était remplie de carburant. Un problème de valve sur la fusée, puis un problème d'alimentation en électricité d'un des ordinateurs au sol, responsables de ces annulations, qui avaient pu être réparés pour ce nouveau test.

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Celui-ci intervient alors que le constructeur américain a accumulé des années de retard sur son programme, se laissant ainsi largement battre par SpaceX, qui achemine déjà les astronautes de la Nasa vers l'ISS depuis 2020.

Deux nouveaux vaisseaux en quatre ans

Pour la Nasa, qui a commandé ce véhicule il y a dix ans, l'enjeu est aussi d'avoir un deuxième véhicule en plus de celui de SpaceX pour transporter les astronautes américains. Cette capacité permettra de pouvoir mieux répondre à « différents scénarios » d'urgence, par exemple en cas de problème sur l'un des vaisseaux.

En 2014, l'agence spatiale a, en effet, passé contrat avec Boeing et SpaceX afin qu'ils construisent chacun un vaisseau, lui permettant ainsi de ne plus dépendre de la Russie et de Soyouz pour rejoindre l'ISS. SpaceX a développé la capsule Dragon dont les trajets ont donc commencé il y a quatre ans. Des dizaines de personnes ont déjà volé avec Dragon, lors de missions de la Nasa, mais aussi privées quand le Starliner a connu davantage de difficultés. Pas de quoi entacher l'optimisme de la Nasa. En témoignent les propos de Steve Stich, haut responsable au sein de l'agence qui a souligné le caractère exceptionnel de cette nouvelle ère: « Nous avons eu six (de ces vaisseaux) dans l'Histoire, et deux d'entre eux en quatre ans, c'est vraiment une grande première ».

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 08/06/2024 à 17:04
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Hélium, un gaz inflammable??!🤔 Il n’y a rien de plus inerte et stable que l’hélium😉

à écrit le 07/06/2024 à 7:13
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Je pense qu'il va falloir équiper les BOEING d'un parachute pour tous les passagers.

le 07/06/2024 à 14:07
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Et la france voudrait faire fonctionner des avions à l'hydrogène... sa promet !

le 08/06/2024 à 7:40
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Bah tant que ce sont pas des boeing...

à écrit le 06/06/2024 à 18:43
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L'hélium N'EST PAS un gaz inflammable!!!

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