Spatial : dernier vol commercial pour Virgin Galactic qui veut développer de nouveaux vaisseaux plus rentables

Le vaisseau VSS Unity va décoller ce samedi avec à son bord quatre passagers, leur permettant de flotter en apesanteur et d'observer la courbure de la Terre pendant quelques minutes. L'entreprise fondée par en 2004 par le milliardaire Richard Branson veut désormais se concentrer sur une autre activité, mettant ainsi sur pause ses opérations commerciales pendant deux ans.
Il s'agit du second vol spatial de Virgin Galactic
Il s'agit du second vol spatial de Virgin Galactic (Crédits : Jonathan Raa/Sipa USA via Reuters Connect)

C'est le dernier vol. Ce samedi marque le début d'une pause de deux ans des activités commerciales pour l'entreprise de tourisme spatial Virgin Galactic. Vers 8H30 (16H30, heure de Paris), un grand avion porteur doit décoller du Nouveau-Mexique d'une piste classique. Après une période d'ascension d'environ 50 minutes, il larguera le vaisseau accroché sous lui, appelé VSS Unity, avec à son bord quatre passagers et deux pilotes. L'un des deux passagers est d'ailleurs connu puisqu'il s'agit de Turc Tuva Atasever, dont le vol a été mandaté par l'entreprise américaine Axiom Space et qui doit conduire plusieurs expériences scientifiques durant l'expérience. Virgin Galactic a seulement précisé que l'un des autres passagers venait d'Italie, et deux autres des Etats-Unis.

VSS Unity pourra ensuite allumer son moteur et accélérera à la verticale jusqu'à dépasser les 80 km d'altitude, soit la limite marquant le début de l'espace selon l'armée américaine. Après quelques minutes permettant aux passagers de flotter en apesanteur et d'observer la courbure de la Terre, il reviendra en planant sur la même piste.

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Concurrence avec Blue Origin

Il s'agit du second vol spatial de l'entreprise fondée en 2004 par le milliardaire Richard Branson et qui avait emmené, en mai 2021 - après des années de développement, ses premiers clients dans l'espace lors de la mission Galactic 01.

Le vaisseau SpaceShipTwo, avec à son bord deux pilotes, CJ Sturckow et Dave Mackay, avait décollé vers 10h35 (18h35 heure de Paris), pour ensuite voler à plus de 3.700 km/h, atteindre une cinquantaine de minutes plus tard une hauteur d'environ 90 km au-dessus de la Terre, une altitude correspondant à l'entrée dans l'espace selon la Nasa, avant de revenir sur Terre vers 11h45.

Un succès pour l'entreprise en concurrence sur ce créneau des vols courts suborbitaux avec l'entreprise Blue Origin, fondée par le milliardaire Jeff Bezos. Celle-ci a d'ailleurs mené en mai dernier son premier vol avec équipage depuis deux ans. La fusée comptait parmi ses six passagers un entrepreneur français, Sylvain Chiron, qui a réalisé son « rêve de gosse ». Celui qui a fondé la brasserie du Mont-Blanc en Savoie a ainsi pu voir la courbure de la Terre et flotter brièvement dans la capsule de la petite fusée New Shepard. Il était la 31e personne à avoir été emmenée par Blue Origin au-dessus de la ligne de Karman, qui marque à 100 km d'altitude la frontière de l'espace selon la convention internationale.

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Nouvelle classe de vaisseaux plus rentables

Mais de son côté, Virgin Galactic veut, désormais, se concentrer sur le développement d'une nouvelle classe de vaisseaux plus rentables, mettant ainsi sur pause ses opérations commerciales pour deux ans. Cette septième mission commerciale sera la dernière du vaisseau VSS Unity, a, en effet, déclaré dans un communiqué Michael Colglazier, le patron de Virgin Galactic.

Il s'agit « d'un tournant pour l'entreprise, au moment où nous consacrons pleinement nos ressources à la production de nos vaisseaux spatiaux Delta de nouvelle génération, dont la mise en service commerciale est prévue pour 2026 », a-t-il ajouté.

Ces nouveaux vaisseaux devront être capables d'emporter six passagers au lieu de quatre pour VSS Unity, selon Virgin Galactic, qui prévoit d'en construire deux initialement. L'entreprise prévoit ensuite jusqu'à 125 vols par an. Des vols tests de Delta sont prévus en 2025.

Mais cette nouvelle pourrait décevoir les investisseurs de cette entreprise cotée en Bourse qui peuvent « s'attendre à détenir des actions ne générant pratiquement aucun revenu au cours des 18 à 30 prochains mois - et ce, si tout se passe comme prévu et si le programme Delta n'est pas retardé », a pointé la société de conseil financier The Motley Fool.

(Avec AFP)

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