L'hélicoptère garde toute sa pertinence sur le champ de bataille

PARIS AIR FORUM 2024 - Le général Pierre Meyer, patron de l'ALAT, et le PDG d'Airbus Helicopters, Bruno Even, mettent en garde sur le risque de se focaliser sur le seul conflit en Ukraine et d'oublier la plus-value qu'apporte l'hélicoptère dans d'autres conflits.
Dans les nouveaux conflits, le drone ne remplacera pas, mais appuiera l'hélicoptère.
Dans les nouveaux conflits, le drone ne remplacera pas, mais appuiera l'hélicoptère. (Crédits : Airbus Helicopters)

Les hélicoptères auront-ils une place dans la guerre de demain ? Au vu de la situation en Ukraine au début de la guerre, la question semble se poser. Mais ce n'est pas l'analyse qu'en ont fait le général Pierre Meyer, commandant de l'ALAT (Aviation légère de l'armée de Terre), et Bruno Even, PDG de Airbus Helicopters. « Le théâtre ukrainien est de haute intensité avec une confrontation très violente et une attrition rapide », a constaté le général. Mais il met en garde sur le risque de se focaliser sur un seul conflit et d'oublier la plus-value qu'apporte l'hélicoptère, qui sert une manœuvre en profondeur. L'hélicoptère permet des missions complexes avec un vol au plus près des menaces.

Bruno Even a lui aussi mis en garde de tirer des conclusions hâtives sur la base de raccourcis, notamment dans un contexte budgétaire fragile. Parmi les enseignements qu'on peut néanmoins tirer de la guerre en Ukraine, il y a la question de la transparence et la numérisation du champ de bataille. Ils ont tous les deux insisté sur les besoins de polyvalence des matériels et sur la pertinence renouvelée de l'hélicoptère de combat. « Mais il y a une évolution de la doctrine d'emploi » en fonction du terrain et du type du conflit.

Complémentarité avec les drones

La question qui se pose est désormais celle de l'évolution des technologies pour répondre aux nouveaux besoins, notamment celle de l'intervention en profondeur, pratiquée par l'ALAT, mais également celle d'un conflit qui dure. Dans ces nouveaux conflits, le drone ne remplacera pas, mais appuiera l'hélicoptère. « Nous avons l'intention de développer nos propres drones », a souligné le général Meyer, constatant « que chaque arme aura ses propres drones ». Il faudra donc apprendre à les utiliser alors même que leur cycle de développement est beaucoup plus court que celui des plateformes traditionnelles. Là encore, Bruno Even a mis en garde sur les images du conflit ukrainien : « On utilise le drone par manque d'hélicoptère ».

A l'avenir, il y aura une complémentarité entre le drone et l'hélicoptère, le drone permettant aussi d'aider le pilote. La technologie va d'ailleurs « libérer le pilote », a expliqué le général Meyer. Airbus de son côté développe des solutions de drones tactiques, avec une connexion entre drones et hélicoptères. Il a également des recherches sur la dronisation des hélicoptères.

Combat collaboratif

Mais avant de passer à des ruptures en termes d'usages ou de plateformes, le général Meyer a tenu à souligner la pertinence de la flotte actuelle de l'ALAT, qui va passer à trois types : Tigre, Caïman (NH90) et Guépard (H160). Dans ce contexte, les projets de l'OTAN avec le NGRC (Next-Generation Rotorcraft Capability) s'inscrivent en réponse à un besoin. Pour le général Meyer, il y a « un facteur de succès des plateformes modulaires qui s'adaptent », avec la possibilité notamment du combat collaboratif. Lui ne met pas la priorité sur la question de la grande vitesse, mais sur celle de la survivabilité des hélicoptères, notamment avec l'utilisation de contre-mesures, d'une signature acoustique plus basse et de la furtivité, le tout à l'aune de coûts supportables pour l'armée.

Pour Bruno Even, la connectivité et l'autonomie, ainsi que la grande vitesse, sont des points importants. Il constate par ailleurs que les Américains ont garanti la capacité des Apache et des Black Hawk jusqu'en 2060 avant de lancer un concept de grande vitesse Fara, qui a été abandonné en février 2024.

Ce qui est certain, c'est que l'hélicoptère ne disparaîtra pas du champ de bataille. La pertinence de l'hélicoptère d'attaque perdure, et les nouveaux outils - IA, capteurs, connectivité avec les autres appareils ou des drones - permettront d'alléger la charge du pilote. La question de la disponibilité des matériels est quant à elle sur la bonne voie, avec une très forte augmentation depuis la mise en place des contrats verticalisés pour le MCO des plateformes. Celle-ci sera encore accrue avec la qualité des matériels et la modernisation de la flotte, notamment grâce à l'arrivée des H160.

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Commentaires 5
à écrit le 18/06/2024 à 11:30
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Tout était invénté par des français.La missile stinger est basée de Bazooka inventée par Robert Goddard UN emigrant français.

le 19/06/2024 à 8:32
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hélico et les chars a part du maintien de l'ordre pour la guerre c'est du passe face aux drone bien moins cher et en grande quantité sont obsolète etre general pour ne rien comprendre il faut dire qu'il sont digne de ceux qui ont eut la fonction...

à écrit le 18/06/2024 à 8:25
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les usa ont mis fin au programme d helicoptere militaire FARA en ce debut d annee en tirant touts les consequences du conflit en ukraine. les usa estiment que des drones moins chers et plus nombreux remplaceront ces helicopteres. AIRBUS se sent menac...

à écrit le 18/06/2024 à 7:23
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Bonjour. Bien tous le monde militent pour sa poisse... Mais L'hélicoptère Tigre demande un entretien important et semble avoir des moteurs assez fragile... D'ailleurs ils semblerait qu'ils n'ai pas donné tellement satisfaction que cela en Afghanist...

à écrit le 18/06/2024 à 7:19
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Genre comme un Ukraine où les lances roquettes Singer ont abattu comme des mouches les hélicos russes ?

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