![Le premier des 30 avions F-16 promis à l'Ukraine par la Belgique arrivera en 2024, selon Volodymyr Zelensky. (photo d'illustration)](https://static.latribune.fr/full_width/2219242/un-avion-de-chasse-f-16-decolle-sur-la-base-aerienne-americaine-de-spangdahlem-pres-de-la-frontiere-germano-belge-a-spangdahlem-en-allemagne.jpg)
L'Ukraine va recevoir 30 nouveaux avions de combat F-16 d'ici 2028. La Belgique s'y est engagée mardi auprès de Volodymyr Zelensky, afin de soutenir Kiev dans la guerre avec la Russie. Le président ukrainien a été reçu ce mardi vers 9h30 par le Premier ministre belge Alexander De Croo pour signer un accord bilatéral comprenant cet engagement.
« M. De Croo et moi avons signé un accord bilatéral de sécurité et de soutien sur le long terme entre l'Ukraine et la Belgique », a rapporté le président ukrainien sur le réseau social X.
Volodymyr Zelensky a précisé que l'accord incluait cet engagement « inédit » des Belges sur un nombre exact d'avions de combat F-16. Le premier des 30 « arrivera déjà cette année », a-t-il affirmé.
L'engagement de la Belgique à livrer ces 30 avions de combat avait été dévoilé un peu plus tôt par la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib, au micro d'une radio belge. « Nous espérons qu'il y ait une livraison qui commence dès la fin de cette année », a nuancé la ministre.
916 millions d'euros d'aides prévues par la Belgique en 2024
La Belgique participe à « une coalition » avec plusieurs autres pays européens (Pays-Bas, Danemark notamment) pour livrer des F-16 à l'Ukraine et, dans un premier temps, former des pilotes ukrainiens à l'usage de ces appareils.
La semaine dernière, la Défense belge avait expliqué que la livraison des appareils à Kiev dépendait de deux paramètres : l'arrivée - toujours attendue - des F-35 qui doivent remplacer la flotte belge vieillissante de F-16, et celle de pièces de rechange pour remettre en service les F-16 belges actuellement immobilisés pour maintenance.
Depuis février 2022, la Belgique a promis d'aider l'Ukraine à hauteur de 1,2 milliard d'euros, dont 916 millions prévus sur la seule année 2024, selon la ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder. La Défense belge a aussi formé « près de 2.500 militaires ukrainiens ».
L'Ukraine a besoin de 120 à 130 avions F-16
L'Ukraine n'a qu'un quart des systèmes de défense antiaérienne dont elle a besoin et nécessite également 120 à 130 avions de combat F-16 pour pouvoir prétendre mettre fin à la domination de la Russie dans les airs, avait estimé le président Volodymyr Zelensky dans un entretien exclusif à l'AFP le 18 mai.
« Aujourd'hui, nous avons 25% de ce dont on a besoin pour défendre l'Ukraine, je parle de systèmes de défense aérienne » en particulier les puissants systèmes américains Patriots, avait ainsi détaillé le président ukrainien, ajoutant que son pays avait besoin de « 120 à 130 » avions de combat F-16 ou autres appareils modernes, « pour que la Russie n'ait pas la supériorité dans les airs ».
Les 120-130 appareils réclamés sont « pour défendre le ciel contre 300 appareils, c'est le nombre d'avions que la Russie utilise en Ukraine », avait-il dit. « On a besoin de cette flotte composée d'un tel nombre de F16 pour avoir la parité », a-t-il ajouté.
Débat sur l'usage des armes occidentales sur le territoire russe
La visite en Belgique du président ukrainien intervient dans le cadre d'une tournée dans plusieurs capitales européennes qui doit le conduire plus tard ce mardi à Lisbonne. Lors de son étape à Madrid lundi, Volodymyr Zelensky a appelé l'Occident à contraindre la Russie à la paix « par tous les moyens », au moment où Kiev réclame de pouvoir utiliser des armes occidentales pour frapper le territoire russe.
Américains et Européens ont refusé jusqu'ici de laisser l'Ukraine frapper les positions et bases-arrières en territoire russe avec des armements occidentaux par crainte d'une escalade, conférant un avantage certain aux forces du Kremlin. Cette question commence cependant à faire débat parmi les alliés. Lundi, le patron de l'otan, Jens Stoltenberg, a d'ailleurs appelé les membres de l'organisation à « reconsidérer certaines de ces restrictions » estimant que « cela lie les mains dans le dos des Ukrainiens et rend très difficile pour eux d'assurer leur défense ».
Interrogé lundi sur le sujet alors qu'il accueillait Volodymyr Zelensky, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré, de façon évasive, ne pas avoir « cette volonté ». « Nous serons aux côtés de l'Ukraine tout le temps qu'il faudra », a cependant répété Pedro Sanchez, en annonçant une nouvelle aide militaire d'un milliard d'euros pour 2024, dans le cadre d'un accord de sécurité avec Kiev. Une nouvelle enveloppe « qui va permettre à l'Ukraine de renforcer ses capacités » selon le dirigeant espagnol, quelque deux ans et trois mois après l'invasion lancée par Moscou.
Zelensky attendu au Portugal
Dans la foulée de la Belgique, Volodymyr Zelensky doit se rendre mardi au Portugal pour s'entretenir avec le Premier ministre Luis Montenegro et le président Marcelo Rebelo de Sousa, en vue d'un « renforcement de la coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense » avec les autorités portugaises, ont annoncé ces dernières.
Le président ukrainien est attendu à 14h45 locales (15h45 en France) à la résidence du Premier ministre pour signer un « accord bilatéral d'engagement pour la sécurité », selon le cabinet de Luis Montenegro. Il ne s'est encore jamais rendu en visite au Portugal qui, en février 2023, s'est engagé à livrer à l'Ukraine trois chars lourds Leopard 2.
(Avec AFP)
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