Grande première pour le CNES : un ballon stratosphérique effectue un vol transatlantique

Opéré par les équipes du CNES depuis la base de l'Esrange à Kiruna (Suède), le vol de démonstration d'un ballon stratosphérique ouvert (BSO) a permis au CNES d'élargir son expertise dans le domaine des ballons où il est présent depuis déjà plus de 60 ans
Michel Cabirol
Fourni par l'usine d'Ayguesvives d'Hemeria près de Toulouse, ce ballon stratosphérique est capable de porter une charge utile de 900 kg à une altitude moyenne de 40 km.
Fourni par l'usine d'Ayguesvives d'Hemeria près de Toulouse, ce ballon stratosphérique est capable de porter une charge utile de 900 kg à une altitude moyenne de 40 km. (Crédits : CNES)

Une grande première pour le CNES. Développé par l'agence spatiale française, le ballon stratosphérique ouvert (BSO), Transat, a atterri mercredi dans le nord du Canada après un vol transatlantique de trois jours et 17 heures de traversée de l'Atlantique dans le cadre d'une campagne scientifique. Fourni par l'usine d'Ayguesvives d'Hemeria près de Toulouse, ce ballon stratosphérique est capable de porter une charge utile de 900 kg à une altitude moyenne de 40 km, là où les ballons chinois voleraient à 20 km d'altitude avec une charge utile équivalente.

Opéré par les équipes du CNES depuis la base de l'Esrange à Kiruna (Suède), ce vol de démonstration a permis au CNES d'élargir son expertise dans le domaine des ballons où il est présent depuis déjà plus de 60 ans. Un vol qui a également beaucoup intéressé l'armée de l'air et de l'espace qui souhaite améliorer la détection des ballons stratosphériques.

Un ballon de 2,9 tonnes

Une équipe franco-canadienne menée par l'Agence spatiale canadienne est en train de récupérer la nacelle, la chaîne de vol ainsi que l'enveloppe du ballon. Le CNES a réussi à faire atterrir le ballon là où il avait prévu de le faire grâce à un clapet positionné en haut. « Transat a permis d'embarquer un ensemble de huit instruments de laboratoires français, suédois, allemands et canadiens dont l'objectif est d'étudier la chimie de l'atmosphère à une grande échelle spatiale », a expliqué le CNES dans un communiqué publié jeudi.

Pour mener à bien sa mission, le ballon d'une masse totale de 2,9 tonnes et d'un volume de 800.000 m3 d'hélium s'est élevé avec sa nacelle à 40 km d'altitude sur toute la durée du vol, survolant ainsi la Suède, la Norvège, le Groenland puis le Canada. Organisé autour du solstice d'été à une haute latitude, le ballon a bénéficié d'un ensoleillement permanent lui permettant de rester à une altitude constante et de vents stratosphériques d'Est le poussant vers le Canada.

 En attendant BalMan

Au-delà d'une campagne scientifique, le vol Transat a permis de valider le système de communication avec Transat. Au sol, l'installation d'une station de suivi déportée sur la côte Ouest du Groenland a suivi en temps réel le passage du ballon. En complément, l'ajout d'un lien satellite Inmarsat à bord, en redondance des liens Iridium en place sur la nacelle de servitude opérationnelle a permis d'assurer la communication sur les zones hors de portée des stations de suivi. Ce vol a aussi permis d'éprouver l'efficacité de Medor, un système d'énergie renouvelable à bord qui a permis le déploiement sous la nacelle, de plus de 6 m2 de panneaux solaires pointés vers le soleil sur toute la durée du vol grâce à un pivot asservi dédié. Medor a permis d'alimenter en énergie électrique l'ensemble des instruments scientifiques, tout en limitant fortement le nombre de batteries embarquées.

La réussite de ce vol marque une nouvelle étape. Elle accroît considérablement les performances des vols de BSO et permet au CNES d'imaginer un nouveau type de service : répondre aux besoins d'un plus grand nombre de scientifiques, tout en bénéficiant des avantages liés à l'utilisation de ballons. Plateformes d'innovation, les ballons ont des avantages indéniables, notamment en matière écologique et par leur rapidité de déploiement. Enfin, Transat permet au CNES de valider quelques briques technologiques du futur ballon manœuvrant BalMan (trois mois en vol au moins), dont un premier vol technologique à une altitude de 18/20 km d'altitude, est attendu en fin d'année au Centre spatial guyanais (CSG).

Michel Cabirol

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