Les startup se positionnent comme une alternative dans la course à l'espace en matière de servies de lancement. Ainsi, l'euphorie et la concorde après la réussite du vol de démonstration d'Ariane 6 n'aura pas durer très longtemps. Moins de 24 heures après le lancement du nouveau lanceur lourd européen, les opérateurs de micro-lanceurs ont décidé de faire entendre très rapidement et bruyamment leur voix pour rappeler à l'Agence spatiale européenne (ESA) et à ArianeGroup qu'ils étaient désormais bien présents. Ils veulent se différencier de l'ancien monde du spatial en offrant à l'Agence spatiale européenne (ESA) et à l'Union européenne (UE) des services de lancement développés par le secteur privé afin de réduire notamment les cycles d'innovation et d'être plus compétitifs. Clairement, la relève... qui irait vers une consolidation ou, à défaut, une coopération très étroite.
« Ce lancement (d'Ariane 6, ndlr) apporte des avancées passionnantes au continent à un moment où un groupe de nouveaux entrants est entré sur le marché européen pour élargir le choix des clients », ont ainsi averti dans un communiqué un groupe de startups composé de Latitude (France), d'Orbex (Royaume-Uni) et de Rocket Factory Augsburg (Allemagne). Le groupe PLD Space était pressenti mais a finalement décliné l'offre de se joindre à ce groupe. « Les dérives et les retards accumulés par le développement d'Ariane 6 ont accéléré le développement de sociétés de lanceurs dans plusieurs pays européens, financées par des fonds privés », explique-t-on à La Tribune.
« Tout d'abord, je souhaite la réussite du premier vol d'Ariane 6. L'Europe est dans une position où la souveraineté doit être garantie par Ariane 6. Cependant, nous devrions également tirer des leçons de ce programme, et l'Europe devrait saisir cette opportunité pour changer la manière dont les grands programmes sont menés », a estimé le PDG de Latitude, Stanislas Maximin.
Un nouveau tournant ?
Ces startup estiment générer un « nouveau paradigme spatial », qui va révolutionner l'offre de services « en mettant l'accent sur la compétitivité commerciale, la réactivité client, la flexibilité et la rentabilité ». Mais clairement, ils appellent l'ESA et l'Union européenne (UE) à acheter des services de lancement. Aux acteurs industriels de développer et d'exploiter ce service. « L'industrie spatiale peut se développer plus rapidement, de manière plus rentable et de manière plus innovante », estiment-elles. Pour accompagner ces nouveaux industriels dans leur développement, des contrats de services de lancement compétitif devraient être conclus dès maintenant, estiment-elles.
« L'avenir de l'accès européen à l'espace devrait être différent en termes de coût, d'efficacité et de temps de développement », a assuré le directeur commercial de RFA, Jörn Spurmann. Le PDG d'Orbex, Phillip Chambers, estime que l'Europe se trouve « à un tournant critique dans la course spatiale européenne, non seulement en termes de capacités mais aussi en termes de position d'innovateur ». Dans ce cadre, Orbex veut développer un service de lancement orbital dédié et flexible.
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