Airbus et Dassault se lancent séparément dans le développement d'un drone de combat

A chacun son drone de combat entre Dassault Aviation et Airbus. L'un pour accompagner le Rafale F5 qui volera au début des années 30, l'autre pour l'Eurofighter LTE (Long Term Evolution).
Michel Cabirol
La France travaille dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) sur le développement d'un futur drone accompagnateur du Rafale au standard 5 (Rafale F5) issu du démonstrateur Neuron.
La France travaille dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) sur le développement d'un futur drone accompagnateur du Rafale au standard 5 (Rafale F5) issu du démonstrateur Neuron. (Crédits : Dassault)

Dans les drones de combat, l'Allemagne marque à la culotte la France. En juin 2023, le ministre des Armées Sébastien Lecornu avait annoncé que son ministère travaillerait dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) sur le développement d'un futur drone accompagnateur du Rafale au standard 5 (Rafale F5) issu du démonstrateur Neuron. Un programme à effet majeur (PEM) a été créé pour la circonstance. Ce qui avait beaucoup agacé en Allemagne. Résultat, Airbus va dévoiler le concept d'un « Wingman », un drone de combat furtif, lors du salon aérospatial ILA Berlin (du 5 au 9 juin). Un drone de combat qui accompagnera l'Eurofighter au standard LTE (Long Term Evolution).

« Les deux appareils ont besoin de créer un pont entre aujourd'hui et le SCAF, avait expliqué en novembre dernier dans une interview accordée à La Tribune le patron de la division avions militaires d'Airbus Defence and Space, Jean-Brice Dumont. Cela veut dire que les avions de combat actuels doivent évoluer pour faire face à l'évolution des menaces et être capables d'opérer progressivement dans un environnement de système de systèmes. Ils voleront plus tard avec les avions de nouvelle génération. En attendant la coopération SCAF, ces produits vont rester concurrents »

En France, le ministère des Armées a notifié en avril à Dassault Aviation, en tant que chef de file, selon nos informations, un premier contrat couvrant une période allant jusqu'au deuxième semestre 2025 pour le développement d'un drone de combat qui accompagnera le Rafale F5, dont les derniers exemplaires voleront jusqu'en 2060. Le montant du contrat pour ces premières études s'élève à plus de 100 millions d'euros (près de 130 millions d'euros).

Pourquoi un UCAV avec le Rafale ?

Dans le cadre du programme SCAF, le futur chasseur (NGF) ne sera pas disponible avant 2045 ou 2050. Et la France doit s'assurer de disposer d'ici là d'un chasseur au meilleur niveau pour préserver efficacité et les performance de la composante aérienne de la dissuasion nucléaire. C'est pour cela que le ministère des Armées souhaite lancer rapidement le développement du standard F5 du Rafale qui sera accompagné d'un drone de combat (« Loyal wingman ») dérivé du programme Neuron. Le ministère des Armées a lancé au printemps 2023 le programme Rafale F5, qui inclut le démonstrateur Neuron. La mise en service du Rafale F5 est prévue au début de la prochaine LPM.

Michel Cabirol

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Commentaires 9
à écrit le 04/06/2024 à 11:16
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Il faut savoir apprécier la clairvoyance de long terme de Dassault qui a initié le développement du Neuron pour maintenant en faire un vecteur de série.

à écrit le 04/06/2024 à 10:56
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La question que moi je me pose en lisant ces genres d'article est de savoir pourquoi les francais ont-ils la trouille de la concurrence? Les Francais ont tous fait pour marier de force NEXTER et KMW pour former KNDS ....et B Le Maire veut un mariag...

à écrit le 04/06/2024 à 9:21
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Le Rafale ayant encore quelques dizaines d'années de production et d'évolution devant lui, alors que l'Eurofighter commence à tirer la langue et bricole quelques évolutions limitées, derrière ces 2 drones concurrents se cache peut-être une divergence...

le 04/06/2024 à 22:17
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Je pense que votre analyse est excellente ! Seul point peut être dommageable c'est d'avoir perdu les anglais pour le côté technique en tout cas, qui sait peut-être cela peut il aussi permettre d'associer de nouveaux acteurs comme sur le neurone.

à écrit le 04/06/2024 à 9:00
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Tout semble se clarifier au fur et à mesure que ça s’obscurcit. Bref, la coopération franco-allemande n’est pas un horizon indépassable. Nous avons nos préoccupations, les Allemands en ont d’autres et il n’y a pas d’autorité propre à l’Europe. L’euro...

à écrit le 04/06/2024 à 8:12
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Dispersions des capitaux et des compétences .. comme d’hab les Français incapables de s entendre entre eux pour contrer ensemble la concurrence .. encore une histoire de longueur de b….! Comme d’hab !

à écrit le 04/06/2024 à 8:12
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Dispersions des capitaux et des compétences .. comme d’hab les Français incapables de s entendre entre eux 0pour contrer ensemble la concurrence .. encore une histoire de longueur de b….! Comme d’hab !

à écrit le 04/06/2024 à 6:55
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Bonjour, bon l'entreprise Dassault a sur le feu , un drone de combat depuis quelque année, le Neron , j'espere que nous avons quelque coups d'avance dans cette histoire... Ensuite, qu'ils y est deux projets en europe ne m'inquiète nullement, , la...

le 05/06/2024 à 0:02
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On est plutôt en retard sur les drones

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