Safran veut réduire la consommation des avions en changeant leurs roues

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  358  mots
Les avions dédiés au court courrier sont les premiers concernés par cette innovation dans la mesure où ils effectuent chaque jour un nombre important de rotations. Ici, un A318 d'Air France
L'équipementier va prochainement lancer un concept permettant d'économiser entre 2 et 5% de carburant sur certains vols. Il s'agit d'un moteur dans les roues pour faire rouler les avions sur les aéroports sans utiliser les réacteurs.

Matériaux plus légers, amélioration des moteurs, courbure des extrémités des ailes, biocarburants en test..... à l'heure où le prix du baril s'envole, tous les moyens sont bons pour réduire la consommation de carburant des avions. Et le groupe Safran, par le biais de sa filiale Hispano-Suiza, s'apprête à lancer un concept révolutionnaire qui va permettre d'économiser de 2 à 5% de carburant sur un trajet.

Comment ? En positionnant un petit moteur électrique dans l'axe de la roue (sur les trains d'atterrissage principaux, sous l'aile). Cela permettrait à l'avion de se déplacer sur toutes les voies de roulage d'un aéroport (du terminal jusqu'à la piste) en ayant les moteurs éteints. De quoi générer des économies substantielles sur les aéroports encombrés où il n'est pas rare de voir des avions circuler 40 minutes sur les taxiways avant de pouvoir décoller.

"Arriver à un tel gain avec une technologie, c'est énorme", a indiqué ce jeudi Jean-Pierre Cojan, directeur général adjoint, stratégie et développement de Safran, en qualifiant ce projet comme étant "une priorité du groupe". Ces économies incluent les réductions de coûts liés à l'utilisation des "pushbacks" sur les aéroports pour tirer les avions qui ne peuvent pas faire de marche arrière. Avec ces petits moteurs dans les roues, les avions pourront en effet en faire.

Un système asdaptable aux avions déjà en service

Ce concept intéressera les compagnies aériennes qui effectuent des vols de courtes distances en série chaque jour comme les compagnies à bas coûts ou La Navette d'Air France.
Cette offre, baptisée par Safran "Green taxi" est donc principalement destinée aux avions régionaux et court et moyen courriers des avionneurs.

Le marché est donc énorme. Il représente en effet plus de 70% des livraisons à venir au cours des 20 prochaines années. Il est d'autant plus que ce système peut être introduit sur des appareils en service. Reste à convaincre les avionneurs. Ils seraient tous intéressés. S'ils se décidaient, cette option pourrait être proposée aux compagnies aériennes "avant cinq ans".